Si nous observons les traces anciennes dans la ville de Cuzco avant l'intrusion des espagnols, il y a avec évidence plusieurs façons d'appareiller les pierres et de les assembler. Il n'y a donc pas eu qu'une seule civilisation Inca qui s'y est installé.
Manco Cà pac, un envoyé du dieu Viracocha, enseigne l'agriculture aux hommes, et ce juste après le grand déluge qui a évidemment tout dévasté.
Il serait le fondateur de la cité Cuzco.
Apu Huallpa Rimachi serait le maitre d'oeuvre, né en 1400, qui aurait offert ses services à Pachacutec ou Tupac Yupanqui pour la construction de la forteresse de Sacsayhuamán. Il aurait fait les plans et 50 années furent nécessaire pour mener à bien cette entreprise grâce à 20000 hommes en permanence ( Une légende raconte que parmi les 20000, 3000 furent emmenés dans la roulade par une seule pierre qui se détacha de ses liens pendant son transport...?!?!)
Ce Rimachi né en 1400 semblait connaitre la technique d'appareillage, dont nous ne savons encore aujourd'hui comment les réaliser même avec nos moyens modernes, technique d'appareillage très ancienne que l'on rencontre un peu partout dans le monde, en Egypte, à Mycènes, en Amérique, à l'île de Pâques, à Kyoto au Japon etc...
Légende, réalité, puisqu'une autre source semble reporter entre 900 et 1200 dans les mains mêmes de la culture Killke, avant les Incas et une construction alors datée à 1100 après notre ère.
Que dire de ce que rapportaient les Incas qui pensaient que ces remparts avaient été construits par un peuple inconnu dont leur Dieu descendait des étoiles.
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Et que dire de la "forteresse" de Sacsayhuaman, du moins considérée comme telle, il y a tellement de prise que des chemins d'escalade multiples sont aisés, de vrais murs de grimpe.
Les murs d'enceinte ou de château évitent les prises possibles pour la grimpette. Et puis cette masse de blocs qui parfois pèsent plusieurs dizaines de tonnes, de quel danger, contre quelle force colossale veut-elle se protéger?....
Un travail si colossal, magnifique et d'une précision admirable à la fonctionnalité dérisoire...
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Ici une partie du mur de l'enceinte Inca ou pré inca de Coricancha, laissée par les espagnols et pour cause, car vraiment défensive et protectrice, pas de prise, pierres lisses, pas de grimpette...
L'hypothèse que les murs de Sacsayhuà man à Cuzco soit Incas n'est donc pas plus une certitude que de considérer l'hypothèse qu'une autre civilisation bien plus ancienne à l'origine de ces appareillages polygonaux ultra précis des pierres en soit la primeur.
D'autant que beaucoup de ces murs, par exemple au Machu Picchu, qui constituent les assises ont été complétés en hauteur par la suite par des appareillages de pierre nettement plus petites et avec un assemblable qui en comparaison semble bien maladroit.
On peut dire la même chose des bâtiments anciens intégrés dans le monastère Dominicains à Coricancha au XVII ème siècle, la précision extrême de l'appareillage rencontrée nulle part ailleurs en occident et même pas dans nos rêves, peut aussi tout autant avoir été produit par une civilisation bien plus ancienne encore que celle des Incas.
Tout comme les Maurias qui avaient conquis, avec un bain de sang, une région de l'Inde pour s'y installer, découvrant les magnifiques pièces taillées dans les grands rochers baleine, se les ont tout simplement appropriés comme les leurs.
N'y aurait-il pas ce même dilemme dans les plus anciennes pyramides d'Egypte prisent par simple hypothèse pour des tombeaux, hypothèse qui avec la baguette magique est devenu une soi disant certitude ?
les pierres sont difficilement datable car elles ont toutes uniquement l'âge de leur formation naturelle.
Cette intemporalité de la pierre, notre incapacité scientifique à dater une pierre qui a été travaillée, est un énorme levier susceptible d' ébranler beaucoup de récits historiques.
Bien sûr les autres traces, écrites, artisanales, analyses des représentations sculpturale et picturale, nous informent et permette de dater par recoupement, mais notre incapacité à connaitre précisément la date où la pierre a été taillée ne nous permet pas avec certitude de savoir s'il y a eu réappropriation ou pas par une autre civilisation.
Seule l'étude des espaces des formes et contours peut parfois différencier des appareillages de pierres et les gestes créatifs qui les ont précédés.
Il y a eu ici le choc de deux continents, une culture occidentale au berceau européen qui a toutes ses sources dans les grandes civilisations antiques, dont celles de l'Afrique, moyen orient et l'Asie, avec d'autres civilisations Américaines qui ont eu leurs propres développements avec leurs propres sources mais qui pourtant, parmi les plus anciennes, semblent évoquer un universel, une même origine, mais bien plus lointaine dans le temps que nous l'imaginons.