La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière - Espaces, formes et contours

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La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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MichelBL
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La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 24 Jan 2022, 17:37

Approche singulière de la sexualité en Égypte ancienne
Ou Remise en cause des fondements de l’égyptologie sur ddchampo
Paheqamen sexualité citation 1.JPG
Cliquer sur le document pour l'agrandir.


Il était très tard dans la nuit, quand l’égyptophile Paheqamen émerge des épaisses brumes de la nuit profonde et écrit sur ddchampo : « on suppose que le sujet est la sexualité des Égyptiens »
Le titre de l’interview était « Sexe et Égypte ancienne », ce qui n’est pas la même chose que « La sexualité des Égyptiens ». Le titre original élargit le sujet à la sexualité dans les mythes et à la sexualité des humains. La finalité de ce détournement du titre échappe à toutes logiques ?
Le commentaire me semble très restrictif et un tantinet inamical. Il se focalise sur des mythes qui ne sont pas miraculeusement tombés du ciel, et qui sont bien une représentation mentale, fruit de l’imaginaire de l’homme de l’époque. Les mythes dans l’histoire de l’homme se sont révélés mobilisateurs et ont donné naissance aux religions.
Par ailleurs, on peut regretter que notre chimiste égyptophile s’affranchisse de citer ses sources et met en cause le travail des égyptologues.
Je vais tenter de procéder à un détricotage de l’écheveau et reprendre uniquement quelques points avec en appui des références égyptologiques sourcées.
À suivre. ;-)

Michel
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MichelBL
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 27 Jan 2022, 12:21

Hello,
paheqamen  réponse 2.jpg
Cliquez sur le doc. pour visualiser

1 Sur les contes d’Horus et de Seth
Dans la densité laiteuse de la nuit, Paheqamen se raidit et écrit :
Paheqamen écrit : « Ils [les mythes] sont sur un plan qui dépasse, transcende la morale et la réalité humaine… » Il ajoute notamment : « À toutes fins utiles, je rappelle que nous sommes dans le monde divin. »
De toute évidence, les mythes ne sont pas l’œuvre d’extraterrestres, ils s’avèrent être une construction humaine et sont le reflet de la culture et de pratiques de l’homme de l’Égypte antique. Dans l’exercice de leurs rites religieux, les Égyptiens évoquent la sexualité de leurs dieux qu’ils associent à leur propre fécondité, ainsi qu’à l’abondance des récoltes (cf. fête des moissons et le dieu ithyphallique Min).
Si ce peuple très croyant a le regard tourné vers le ciel protecteur, il a aussi les pieds bien sur terre. Indubitablement, le tout est certes rattaché à la création dans le monde divin, mais aussi à la vie sur la terre ferme, à la réalité terrestre et à la sexualité, source de vie. Cette sexualité allait même au-delà de la mort. Le défunt était accompagné de petites statuettes féminines, les concubines funéraires. Par ailleurs, les tiroirs du musée du Caire, et du British Museum regorgent de phallus qui accompagnaient les défunts dans leur autre vie.
Les textes, qu’ils nous ont laissés, témoignent également de l’importance de la sexualité, qu’ils assimilaient à la source de vie, au souffle de la vie (cf. fécondation d’Isis par Osiris). Remettre en cause ces constatations me semble historiquement intenable. Il est vrai qu’avec l’avènement du monothéisme, on nous a raconté une tout autre histoire parsemée d’interdits et de sexisme.
Pour approcher un mythe, ne faut-il pas le replacer dans son époque et non le remettre en cause avec une approche orientée et d’un autre temps ? Reflet d’une civilisation, le mythe ouvre notre regard et nous permet de prendre un certain recul.
À suivre et à bientôt.
Michel
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MichelBL
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 30 Jan 2022, 16:35

Bonjour,
RII Amon-Min. moissons .fêt.de Min).png
Document oi.uchicago.eu. à gauche Ramsès II avec une faucille, à droite le dieu Amon-min.

Lors de la Grande fête des moissons, le pharaon Ramsès II coupe et offre au dieu Amon-min une gerbe de blé de l'époque (Triticum monococcum avec ces longues arrêtes pouvant s'accrocher à un animal pour assurer la propagation de la plante).
La représentation de Min est une image de la sexualité et laisse guère de doute.
Cette hommage rendu au dieu ithyphallique Amon-min démontre que les Égyptiens ne dissociaient pas la fertilité de l'humain et celle de la nature avec celle du divin.
Autre point non négligeable, cette scène est située à l'extérieur de l'enceinte de la salle hypostyle du temple de Karnak. Pourquoi à l'est et pas à l'ouest ? Le soleil, source de vie, renaît à l'est, placer cette scène à l'ouest aurait été à l'encontre de leur symbolique religieuse.

À suivre...
Bon WE.

Michel
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Olivier
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par Olivier » 30 Jan 2022, 21:22

Bonsoir Michel,

merci pour ce nouveau sujet intéressant qui m'interroge.

Je découvre et la première question que je me pose est celle ci : pourquoi avoir représenté Min symbole de la fertilité par un eunuque manchot, avec souvent les yeux fermés ?


Amun-Ra_kamutef_2.jpg
(Représenté ici avec une grosse testicule-monde sur sa tête, cad ce à quoi il pense ?)

min_3.jpg
(ici, comme dans une représentation de réincarnation ?)
Amitiés,
Olivier
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MichelBL
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 31 Jan 2022, 18:06

Autre exemple mettant en relief le lien entre la mythologie et les préoccupations des humains :
Les pharaons se donnaient plusieurs noms.
Raneb est le nom de couronnement de ce pharaon et signifie :
Ra (le dieu soleil) est le seigneur ou le seigneur est Ra.

Autre cartouche de Raneb :
raneb.png.png
Nom d’or (nebw nefer) de ce pharaon : « kakaou »
(Transcription phonétique donnée par des égyptologues)

Ka désigne ici taureau
, animal mythique symbolisant la force reproductrice.
Les 3 phallus renvoient à cette symbolique et vers le dieu soleil « Kamoutef » (ka =taureau, mout =la mère) traduit par « taureau de sa mère ».

Kamoutef est le dieu soleil qui chaque matin est mis au monde par Mout sa mère. Ce dieu est associé au dieu Min de Coptos et à Amon ithyphallique, qui incarnent les principes générateurs liés la procréation, à la renaissance et à la fertilité. Le mythologique rythmait les journées des Égyptiens. Séparer leurs activités de leurs croyances me paraît artificiel et difficilement soutenable pour un peuple « des plus scrupuleusement religieux des hommes » selon Hérodote.
Bonne lecture.
À suivre.
Michel
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MichelBL
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 20 Fév 2022, 18:33

Sur la relation de Seth et Horus, éclairage de l’égyptologue P.Vernus

Les péripéties relatées dans les contes opposant Seth et d’Horus, dont il sera fait état plus loin, il va sans dire qu’elles apparaissent sans ambiguïté comme un récit mythologique, dont les dieux Horus et Seth occupent une place primordiale. Laisser entendre, que l’un ou l’autre égyptologue n’a pas compris cette relation, est audacieux et féroce.
Au sujet dans cette rivalité entre Horus et Seth, Pascal Vernus, une des grosses pointures en égyptologie, précise dans son « Dictionnaire amoureux de l’Égypte » que nous sommes ici dans « l’intemporel et le transcendant », mais il n’est pas le seul spécialiste à partager cette analyse.
P. Vernus a enseigné dans diverses universités de la planète (le Caire, Lisbonne, Barcelone et aux États-Unis…) et est titulaire de la chaire d’égyptologie à l’école pratique des hautes études.
À suivre !
Michel
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Olivier
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par Olivier » 21 Fév 2022, 01:19

Laisser entendre, que l’un ou l’autre égyptologue n’a pas compris cette relation, est audacieux et féroce.
Encore un débat de scientifiques. Toutefois, parfois, c'est assez simple de voir où la vérité est plus probable ...

science.png
Amitiés,
Olivier
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MichelBL
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 25 Fév 2022, 11:37

Sur le masochisme
Le chimiste Paheqamen poursuit en parlant de « mécompréhension des textes » :
paheqamen réponse 3.jpg
Cliquez sur le document document pour l'agrandir.

L’attirance entre deux personnes obéit à des lois complexes, mais ici le sujet est à peine survolé. Notre Paheqamen se perd dans des considérations oiseuses et il confesse qu’« en aucun cas il ne peut s’agir d’un cas de masochisme et de BDSM en particulier », on ne peut pas être plus direct. 😉

On est en droit de s’interroger sur le rapport entre « la poésie amoureuse » et le masochisme ? Le persiflage est cruel d’autant qu'aucun égypologue n'a parlé de BDSM et qu’il n’existe, à ma connaissance, aucun document archéologique sur ce sujet. On frôle le pire, avec cette allusion au BDSM, pratique sadomasochisme consistant à immobiliser sa partenaire en l’enveloppant avec de bandelettes pour mieux en disposer. Suite à quelques recherches sur le net, j’ai découvert une sorte de réécriture de la momification dont une photo d’une femme gainée, telle une momie, dans des bandelettes. À chacun ses batifolages !

J’étais à mille lieux d’imaginer que ces pratiques pouvaient exister, mais là on verse dans un autre domaine et on s’éloigne de l’égyptologie. Peut-on y voir un réemploi ? À chacun ses fantasmes, ses distractions ! Bientôt, ne va-ton pas nous dire que Cléopâtre, qui s’était présentée à César dans un tapis roulé et ficelé, était une adepte du BDSM. 😉

Michel
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MichelBL
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Re: La sexualité en Égypte ancienne, approche singulière

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Message par MichelBL » 28 Mars 2022, 10:41

Collier ou lasso dans la poésie amoureuse

Paheqamen,l e samouraï de ddchampo enchaîne : « il est dit que l’homme veut être attrapé au lasso (…) On est très loin du texte… ». Il manifeste également son désaccord sur la traduction « elle m’a ligoté avec son collier… » et précise « collier et non lasso ».
Dans le texte original, il est pourtant bien écrit « collier » et « Lasso » ? Les égyptologues, dont le philologue et égyptologue Pascal Vernus, se sont penchés sur la sexualité en Égypte dans les mythes et dans la vie courante des anciens Égyptiens. Il a, entre autres, publié « Chants d’amour de l’Égypte antique », dont voici un court extrait de la page 28 :
« Qu’elle est experte à lancer le lasso, la « sœur »* …
Si elle lance le lasso contre moi, c’est avec ses cheveux ;
Si elle capture, c’est avec son œil ;
Si elle entrave s’est avec son collier… »
*
je précise que « sœur » désigne dans ce conteste l’amante, comme encore en Égypte on peut vous appeler, si vous êtes une femme « ma sœur », sans pour autant avoir un quelconque lien de parenté.
Dans cette poésie, il est donc bien question de lasso pour conquérir le jeune homme et le séduire avec tous ses atouts dont le collier. Notre expression « se passer la corde au cou » pourrait avoir une origine égyptienne comme bien d’autres. Les Égyptiens faisaient grand usage de métaphores. Dans ce genre lyrique, nous retrouvons la signature littéraire du Moyen-Orient, toujours d’actualité dans la poésie amoureuse égyptienne.
À suivre...
Michel
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