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par Jean François » 05 Jan 2020, 18:48
N'oublions pas qu'à son époque Piero Della Francesca était connu par ses contemporains comme Mathématicien, Géomètre, spécialiste de la Géométrie Euclidienne, et Théoricien de la Perspective, et Peintre, rien que cela...
Maintenant qui est donc le personnage à genou au premier plan, qui pose avec son armure de chevalier, laissant ses gans d'acier sur le sol et le bâton, pour joindre les mains, le seul à le faire avec la Madonna, la matrice du monde avec ses quatre éléments derrière elle.
Frédéric III de Montefeltro( Il a même été chevalier de la Jarretière)
Regardez bien les mains jointes de la Madonna, considérée pourtant comme Vierge a du bien faire passer le fils de Dieu par sa mandorla, qui s'entrouvre légèrement entre ses mains comme une amande, porte par laquelle nous sommes tous passés pour naître au monde.
Nous sommes ici cent cinquante ans après le massacre des templiers et la dissolution des temples. Templiers qui ont laissé des traces ineffaçables dans toute l'Europe.
Certes moines guerriers mais aussi financier et banquier remarquables, bâtisseur pour avoir entre autres financé la cathédrale de Chartres, la seule au gros œuvre entier achevé en seulement 30 ans, mais surtout implanté dans toute l'Europe et l'orient, un réseau d'artères protégé ou circulent les échanges et les savoirs, les connaissances.
Jusqu'en 1311, ils sont partout en Europe et partout en Italie...
Les "secrets" sont bien gardés ( C'est comme aujourd'hui la compréhension profonde de la monnaie qui est tabou: la monnaie est créé ex nihilo quatre vingt quinze pour cent mondialement par les banques privées des Oligarques, avec ce tabou, les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches qui profitent du tabou, sont de plus en plus riches, c'est pitoyable. Les templiers financiers se mettaient aux services de tous les hommes, les plus humbles en premier....)
Quand aux peintres, sculpteurs et architectes de la Renaissance, d'ailleurs ils touchent à toutes les connaissances, multi compétents, ils sont cultivés jusqu'à la moelle.
La plupart des plasticiens et architectes d'aujourd'hui s'en fichent comme d'une guigne, c'est factuel( J'aimerai que cela soit autrement...)rarement cultivés, certainement pas multi compétent, en apparence seulement, étouffant autant qu'il le peuvent les transmissions sans même s'en rendre compte, les considérant le plus souvent comme inutiles, ou les déformant sans en chercher les causes.
Alors on considère des Da Vinci et autres comme des génies.... avec des superlatifs dégoulinant pour se les approprier( quel vilain mot, nous ne sommes propriétaire de rien) et les confondre avec la liberté de penser de notre modernité, ou chacun répète inlassablement la même chose, sans chercher vraiment à comprendre, verni culturel, formatage.
De même pour les connaissances orales et les gestes qui n'ont plus été transmis parce que ceux qui les détenaient en pratique n'ont plus été écoutés et que ceux qui en ont hérité les ont laissé pourrir par l'abandon de la pratique ....(ex:position du corps par rapport à la pierre à tailler...)
Trois tables de même surface, c'est magnifique, universel et éternel, la première marche de toutes les mathématiques, de toute harmonie des espaces des formes et des contours.
Le Bauhaus de la modernité a lui choisi, non un cercle, un carré et un double carré de même surface, mais un carré, un cercle et un triangle qui n'ont que la même hauteur!
Quelle évolution?
Certes cela a donné autre chose, cela change des " La Madeleine" de... Paris, qui ne connaissaient plus déjà les trois tables, que des rectangles arithmétiques à la Laugier, depuis belle lurette...le Parthénon les a encore ses trois tables de même surface.!
Mais..."merde", Cambronne me comprendra car la bataille est aussi importante, une harmonie par l'unique hauteur de trois figures réduit l'organisation des surfaces à néant si ce n'est au pif et à la bonne franquette.
Ce que Le Corbusier avec son modulor basé sur le pied anglais(???quel opportunisme...croyant universaliser les mesures...?!?), n'a pas compris, aucun rapport de surface chez lui seulement la racine de 2 et 5, ce qui restreint les libertés au lieu de les ouvrir à l'illimité.
Plus il y a de contraintes plus il y a de portes a ouvrir pour ĂŞtre libre.
Sans contrainte, liberté absolue, pas de portes, cul nu dans la nature à chercher une porte à une caverne pour se protéger, et survivre, pas de temps pour autre chose..
Un carré, un triangle et un cercle de même hauteur, nous voilà cul nu, et on n'en est pas encore sorti.
C'est comme l'atonalité d'un Schönberg, ça tourne en rond et çà montre ses limites.
Car sous le couvert d'un nouveau monde qui s'ouvre sans la contrainte de la tonalité, de la modalité et de la pulsation, l'espace musicale qui devait être infini, a déjà fait son tour, se répète, car tout finit par se ressembler.
Essayez de différencier de mémoire les différentes musiques atonales...
Ce qui n'est pas le cas entre un Dufay et un Beethoven qui utilisent la tonalité, totalement différents et reconnaissables.
Tout comme la liberté de toucher, comme Midas qui transforme tout en or, liberté absolue d'un Duchamp qui transforme tout en art parce que sa main moderne a touché l'objet "vulgaire". Lui encore avait de l'humour, mais l'académisme de tout ceux qui ont suivi le maître et répété avec le moulin à prière...
"Grande liberté" de tout transformer en art qui nous fait très vite faire le tour...
Nous ferons jamais le tour de la Conversation Sacrée de Piero Della Francesca, il y a dans cette peinture le monde qui l'a précédé dans son entier, et nous n'arriverons jamais à en faire le tour, pour cela il nous faudrait remonter et embrasser toute l'histoire des femmes et des hommes depuis des millénaires.
Il est vrai que dans l'urinoir de Duchamp, ce n'est que l'histoire des hommes depuis des millénaires, les femmes sont exclus... il aurait pu toucher de ses mains de chamane un trône universel qui aurait sied à la l'humanité toute entière...
Dans les arts plastiques aujourd'hui dans les valeurs les plus élevées au plafond des ventes en plein firmament, pauvres artistes devenus serviteurs de la fabrication de la monnaie-art pour l’oligarchie, il n'y a aucune femme...
Cela peut se comprendre et non être toléré pour la Renaissance, mais impardonnable aujourd'hui.
Amitiés
Jean François
NB: Récrit ma logorrhée brouillonne...