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Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 17 Déc 2019, 14:41
par MichelBL
Les mots abusés suppliciés, maltraités, torturés, dénaturés, martyrisés, tourmentés…

Dans toutes les disciplines régulièrement de nouveaux mots apparaissent, surgissent de nulle part comme des ovnis et sont présentés comme des innovations de première ordre…qu’ils ne sont pas.

Marketing idéologique, masquer des insuffisances, parler pour ne rien dire, faire preuve de créativité, complexifier pour faire illusion, utiliser un jargon pour se faire passer pour un mentor… Vaste sujet qui ne manque pas d’exemples concrets affectant les domaines les plus variés.

En fait, il m’arrive de me demander si cette mode de dénaturer un mot ou d’inventer des mots n’est pas toujours totalement innocente et peut laisser entrevoir quelques arrière-pensées.

De nombreux cas concrets montrent que la botanique n’échappe pas à ces modes.

Changement d’identité de la famille des Composées
La famille des Composées regroupe plus de 20 000 espèces de plantes présentant des caractéristiques communes.
Dans le cas de la matricaire, le pissenlit, la marguerite, l’artichaut… ce que nous prenons pour une fleur est en réalité un ensemble de fleurs minuscules insérées sur un réceptacle floral d’où le nom de Composées.

Inflorescence de la matricaire (Matricaria recutita) photo de Franz Eugène Köhler (WKM)
Photo Franz Eugène Khöhler
Photo Franz Eugène Khöhler
A/ fleurs tubulaires au centre
B/ fleurs ligulées souvent confondues avec des pétales. La ligule est cette languette colorée des fleurs implantées en périphérie du réceptacle floral des Composées, leur rôle est d’attirer les insectes.

L’artichaut fait également partie de cette grande famille, sur son réceptacle floral charnu comestible (le cœur) sont implantées une multitude de petites fleurs, non encore arrivées à terme, avec une touffe de poils.
Artichaut en coupe, Photo : Trizek (WKM)
Photo WKM
Photo WKM


Il y a déjà quelques années, il a été décidé de relooker le nom de la famille des Composées en Astéracées. Présenté comme une innovation, cet exemple a introduit une confusion en laissant entendre que toutes les Composées sont ce que l’on appelle communément les asters. Or il s’avère que la famille des Composées comporte bien d’autres plantes et pas seulement des asters.
Botaniquement le terme attribué à cette famille des Composées était mieux approprié, puisqu’il sous-entend que ce que nous prenons pour une fleur est en réalité un ensemble de fleurs regroupé sur un réceptacle floral.


D’autres familles de plantes ont reçu de nouvelles appellations peu convaincantes et qui n’apportent rien de nouveau à la botanique, mais on peut trouver un certain plaisir à modifier les nomenclatures afin d’en exclure l’accès aux non spécialistes. Le naturaliste Lamark dénonçait ces continuels changements inutiles et dérisoires qui nuisent à la compréhension sans faire avancer les sciences (J. B. Lamark, Philos. Zoologie, t.1, page 33,1809)

Que cela ne vous empêche pas de continuer d’effeuiller la marguerite avec modération, en ôtant ce qui est souvent pris pour des pétales mais qui sont en réalité les fleurs ligulées situées en périphérie de l’inflorescence. « Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… ».
Michel

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 19 Déc 2019, 19:54
par Jean François
Bonsoir Michel

Tout à fait, changer les mots, renommer, ce n'est pas toujours pour un mieux ou pour plus de clarté et cela dans tous les domaines...

Les mots ont beau changer, les plantes ne changent pas.

Dans d'autres domaines aussi, les mots changent, mais la chose nommée ne change pas.

En arts plastiques, enfin en arts visuels disons nous aujourd'hui, dans les années 80, des mots sont sortis comme des champignons après la pluie, employés à tout bout de champs jusque dans les forêts obscures, et gare à celui qui ne les glissait pas dans ses phrases systématiquement, ou celui qui aimait les mots et les synonymes et leur richesse...

Je me souviens de certains discours ou article où je comptais le nombre de fois où le mot pertinence était répété pour les œuvres et les artistes...

Mais l'Art n'est-il pas avant tout impertinent quand il met en lumière un peu de vérité? :D

Magnifique artichaut en coupe, quelle merveille, cela me rappelle les études documentaires aux Beaux Arts...

Amitiés

Jean François

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 22 Déc 2019, 18:16
par MichelBL
Bonjour jean-François,

Voilà une réponse très pertinente et toujours aussi pétillante.

Les pédagogues du Ministère de l’Éducation, qui assurent la « dispensation du savoir », très soucieux du bien-être de nos jeunes et afin de leur éviter tout traumatisme scolaire, ont jugé nécessaire de débaptiser l’élève en « l’apprenant ». Il était urgent, après la catastrophe générée par l’adoption de la méthode globale d’apprentissage de la lecture et de l’enseignement des maths modernes, de faire peau neuve.

Toutefois, tisser de nouveaux programmes avec des mots magiques est-ce vraiment la bonne solution ? « Art plastique, arts visuels » ont succédé au dessin. Dans le même ordre d’idées le ballon est devenu le « concept rebondissant », une façon de joindre les exercices physiques à une stimulation cognitive.

Le crayon a perdu son appellation pour devenir un « outil scripteur ». Dans cette nouvelle aventure pédagogique, évoquer en 2 mots ce qui peut se dire en un, a été présenté comme une grande avancée…

Autre innovation majeure, le verbe nager dans la novlangue devient : « Traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête avec la tête immergée ». Même Jésus, au vu de la complexité de l’exercice, a préféré marcher sur l’eau que d’avoir « la tête immergée » et de mourir asphyxié dans les eaux du lac de Tibériade.

Par ailleurs, la piscine est devenue « un milieu aquatique profond standardisé », cela va de soi.

Ces euphories sémantiques, qui ont alerté à l'époque tous les médias, ne risquent-elles pas à terme d’accélérer la surchauffe climatique.

Sur la copie de nos grands pédagogues, le correcteur aurait pu noter :
Trop de bavardage, travail superficiel qui risque de vous entraîner au fond de la piscine. Il aurait été approprié d’évoquer la poussée d’Archimède s’exerçant sur tout corps plongé dans un liquide et rappeler la résistance des fluides.
Soucieux de l’acquisition des prérequis, vous êtes invités à revoir votre copie et à vous représenter lors d’une prochaine année.

Amitiés.

Michel

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 22 Déc 2019, 20:21
par Jean François
« un milieu aquatique profond standardisé"

En effet, pour pouvoir nous servir enfin de nos inutiles palmes académiques avec un tuba mirum!

J'ai toujours préféré courir pieds nus...

Amitiés

Jean François

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 21 Fév 2020, 18:20
par MichelBL
Bonjour à tous,

Voici quelques autres formules pour vous distraire et pour briller en société.
Vous pouvez parler selon le sujet :
- de "distance cognitive" ou de "champ cognitif"
- de"référentiel de langage"
- de "substituabilité"
- de "syntagme prépositionnel"
- de "parangon de vertu"
- de nexus
- de "biocénose", etc.
J'ai testé et ça marche pour séduire votre auditoire.
Votre contribution est la bienvenue.
Bonne soirée.
Michel

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 21 Nov 2020, 20:37
par MichelBL
Suite de la liste des mots à la mode :
- Externalisation
- internalisation
- collapsologie pour dire effondrement
Bonne soirée et sans aspirine.
Michel

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 09 Fév 2021, 18:59
par MichelBL
Deux néologismes: vous ne pouvez plus faire une phrase sans placer distanciel et présentiel.
A+
Michel

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 17 Sep 2021, 10:55
par Steph
Vous avez tout à fait raison de dénoncer cette maltraitante langagière insupportable. Avant que d’aller plus loin dans l’argumentation, je voudrais vous conter une mésaventure personnelle à ce sujet.

En 1994, j’ai rejoint une entreprise qui avait de la photographie une conception utilitariste. Le profit commercial était son unique raison d’être et n’étant pas forgé au commerce, j’ai rapidement été confronté à un vocabulaire qui bousculait les significations auxquelles j’étais habitué. Ma cervelle ressemblait alors à ces quilles qui peinent à garder l’équilibre au fond d’une piste de bowling . Certaines expressions étaient tellement « déphasées » que j’ai eu des difficultés, plusieurs semaines durant, non seulement à les comprendre, mais à les faire miennes :

-« Concept ». Le terme était pour moi circonscrit au domaine des idées. Il était, en quelque sorte, la chasse gardée des philosophes. Deleuze n’écrivait-il pas : « La philosophie\[…] est la discipline qui consiste à créer des concepts » ? Quelle ne fut pas ma surprise d’être rapidement confronté à l’expression « concept + Nom de l’entreprise ». Mon trouble dura jusqu’à ce qu’un « chef » m’expliquât que concept signifiait (je traduis) : ensemble des espaces, formes et contours (architecture d’intérieur colorée à laquelle il fallait ajouter, marques et slogans), décrit par le menu et déposé, donc protégé de la copie (illicite), caractéristique de l’aspect visuel et communicationnel d’une enseigne commerciale particulière. Pour ce « chef », c’était là l’unique signification du terme. Je crois qu’il ignorait la philosophie.
- « Collaborateur ». Je ne sais pas pourquoi (si, je sais exactement pourquoi), le terme " collaborateur " m’a toujours donné froid dans le dos. Dans cette entreprise, j’étais devenu un collaborateur. Pas un salarié au SMIC, terme qui renseignait immédiatement sur mon statut dans l’entreprise et ma condition sociale. Non. J’étais, par cette appellation d’origine incontrôlée, devenu l’égal du patron. Dans l’imaginaire, bien entendu. Mais un tel imaginaire ne porte-t-il pas à accomplir plus de choses que ce qui est requis par la fonction ?
-« Impacter, cible… » Tout un vocabulaire pour désigner le «client».
-« La roue du bonheur », slogan illustré par : « Des clients heureux font des collaborateurs heureux qui font des actionnaires heureux. »

J’en passe, et des meilleurs.

Barthes disait de la langue qu’elle est fasciste, parce que le fascisme ce n’est pas d’empêcher de dire, mais de forcer à dire. Le matraquage incessant dont nous sommes victimes par les media, repris par nos amis, notre famille, le boucher ou le lunetier, force nos représentations pour dissimuler la réalité :

- Une femme de ménage est une technicienne de surface. Sa nouvelle qualification n’a pas modifié son statut (professionnel). Fragile, exploitée, sous payée et méprisée, elle n’en demeure pas moins, dans l'idée que s'en fait la grande majorité des français, le parangon de l’échec social.
- Une caissière, c’est une hôtesse de caisse. Une smicarde qui fait des horaires impossibles, travaillant en fonction de l’afflux des clients. Des horaires à coupures comme disent les syndicats. Surveillée par les caméras et les « clients mystères », sa vie familiale est difficile, voire impossible.
- Un directeur du personnel est un directeur des ressources humaines. L’autoritarisme induit par l’ancienne dénomination est neutralisé par la raison des coûts fixes. Mais ce chef n’a pas pour autant changé ses habitudes : il récompense et punit les employés dont il a charge d’utiliser au mieux la ressource (au sens minier du terme).
- Un patron est un collaborateur de l’entreprise. Comme un autre, s’empresse-t-on d’ajouter. En oubliant de signifier que c’est de lui que viennent les ordres et que son pouvoir est tel qu’il peut du jour au lendemain briser l’existence de ses salariés afin d’augmenter ses profits. Patron, ça fait lutte des classes. Collaborateur, ça évoque une grande « famille » impliquée dans une même aventure humaine. Collaborateur, ça m’évoque autre chose. Mais passons. Petit à petit la mémoire s’efface.

J’espère qu’un jour je n’entendrai pas : « La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance, c’est la force ». N’oublions pas qu’un passé récent nous a donné : « Arbeit Macht Frei ».

Mais la langue a également un pouvoir performatif :

- Si on me dit que je suis technicienne de surface, malgré la précarité qui me caractéristique, j’aurai tendance à croire exercer un métier qualifié. Quelques heures de « formation » m’auront appris, mais en des termes judicieusement choisis, les gestes et précautions que le bon sens acquiert naturellement quand il est confronté au type de tâches que je dois exécuter.
- Si je suis hôtesse d’accueil, je sais que je devrai surveiller mon langage, user avec les clients de la langue la plus modérée et stéréotypée qui soit, la langue de l'insignifiance des émotions, qui soit ; afficher constamment un sourire dont l’hypocrisie ne doit jamais se dévoiler… Je devrai cependant toujours contrôler gestes de la clientèle, ainsi que les miens, afin de ne pas être accusée de laxisme ou de vol.
- Si je suis DRH. Je ne suis plus un petit chef. Je suis un prospecteur, et ma matière est l’humain. Mais un humain dont je dois réguler les flux entrants et sortants, dont je dois m’assurer la docilité (le propre d’un minerai n'est-il d’offrir peu de résistance à une exploitation bien pensée ?).
- Si je suis patron, je sais que je suis le maître. J’use uniquement du mirage langagier pour mieux m’assurer la soumission de mes employés.

La « crise du Covid » est l’illustration d’un renouveau langagier totalement débridé qui illustre parfaitement l’utilisation du langage que vous dénoncez : la nuance disparaît au profit d’une description binaire de la réalité, les mots usuels sont remplacés par de nouveaux termes (la maladie étant nouvelle, est-ce une raison pour user de nouveaux mots pour décrire les effets qu'elle produit ?). On pourrait presque dire :

« Le masque et les gestes barrière, c’est, faire société. Le confinement et le couvre-feu, c’est la liberté. La piqûre et le pass, le consentement libre et éclairé. »

Et ce n’est pas une boutade. Quand on analyse les discours ambiants, c’est bien ainsi que les « mesures » sont présentées et, finalement incorporées dans les psychés, tant des propagandistes que de leurs victimes.

La guerre des mots n’est pas nouvelle. Orwell l’avait décrite dans son célèbre roman " 1984 ". Karl Krauss l’avait dénoncée. Et Victor Klemperer est resté célèbre pour en avoir fait une très fine analyse : " LTI, la langue du IIIe Reich ".

Une guerre, ça se prépare toujours par des mots. Nous devrions être vigilants.

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 06 Oct 2021, 11:50
par Steph
Adieu langue chérie, langue de mon enfance !
L'anglais, dans sa version McDo, est de plus en plus présent dans nos villes, métiers et loisirs. Nos têtes n'en peuvent plus de raisonner comme la caisse d'un tambour emprunté à un mauvais facteur de percussions.
Anglais des affaires, qui n'apporte rien à notre paysage de représentations mais impose ses monts et ses vaux, ses lacs et ses rivières, comme si nous étions un désert qu'il faudrait rentabiliser, s'incruste là où on l'attends le moins :

En 2017, l'Orchestre National de Belgique, basé à Bruxelles, a changé de nom. Depuis, on doit le nommer : Belgian National Orchestra.

Langue de l'Europe ?

Sans doute : ma nouvelle carte d'identité française, outre le fait qu'elle comporte le drapeau européen (signe d'allégeance ?), est bilingue : elle ne parle l'anglais que pour signifier la soumission de l'Europe à notre "libérateur" qui l'a initiée.

Depuis, je me balade dans un paysage qui n'est plus celui de ma mémoire : le plastic a détrôné nos imaginaires, le béton a achevé d'en étouffer les jeunes pousses. J'ère par cons et par veaux à la recherche du pays où je suis né, livré à cette tempête culturelle qui ne laisse debout aucun abris.

McDo, je te hais !

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 03 Nov 2021, 20:42
par Olivier
Comment adapter la définition des vaccins traditionnels, sensés immuniser, pour l'adapter à des produits qui n'immunisent pas ?


Modification de la définition des mots "vaccin" et "vaccination" par le CDC :

En 26 août 2021 :

Vaccin : Un produit qui stimule le système immunitaire d'une personne pour produire une immunité contre une maladie spécifique, protégeant la personne contre cette maladie. Les vaccins sont généralement administrés par injection à l'aiguille, mais peuvent également être administrés par voie orale ou pulvérisés dans le nez.

Vaccination : Action d'introduire un vaccin dans le corps pour produire une immunité contre une maladie spécifique.

Le 1er septembre 2021

Vaccin : Une préparation qui est utilisée pour stimuler la réponse immunitaire du corps contre les maladies. Les vaccins sont généralement administrés par injection à l'aiguille, mais certains peuvent être administrés par voie orale ou pulvérisés dans le nez.

Vaccination : Action d'introduire un vaccin dans le corps pour produire une protection contre une maladie spécifique.

https://technofog.substack.com/p/cdc-em ... ished=true


En torturant ainsi le mot vaccin, toutes les préparations délivrées par les médecins homéopathes peuvent maintenant être qualifiées de vaccins.

La vitamine C, qui protège du scorbut, serait donc aussi un vaccin, manger des fruits serait ainsi une vaccination, etc ... Et sans effets secondaires graves !

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 09 Nov 2021, 12:08
par Olivier
Dans la série des mots abusés, suppliciés, maltraités et dénaturés, n'oublions pas "entièrement vacciné" ou "complétement vacciné".

Il y avait d'abord vacciné. Avant on était simplement vacciné, synonyme d'immunisé.

Maintenant il faut être "entièrement vacciné".

Entièrement vacciné était d'abord 2 doses.

Maintenant entièrement vacciné veut dire 3 doses en France, 4 ou 5 doses en Israël, bientôt 6, etc ...

Entièrement vacciné est un terme signifiant "entièrement vacciné temporaire", c'est à dire "jamais entièrement vacciné", ou plus clairement : "jamais immunisé".

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 09 Nov 2021, 18:34
par Steph
À vaccin, vaccin et demi !

Bien vue la locution « entièrement vacciné ». N’oublions pas sa variante : « le parcours vaccinal complet ». Quand le vaccin devient un parcours qu’il faut compléter, on peut s’assurer que les ennuis commencent. Parcours du combattant ? Certainement pas. Parcours du con battu, plus certainement.

À quelques heures d’un nouvel épisode d’un feuilleton imbécile mettant en vedette un acteur raté, je me suis dit qu’il fallait que nous aussi proposions nos propres néologismes pour décrire la situation. C’est bien là le rôle de l’invention langagière que d’enrichir la langue des nouvelles réalités qui s’imposent à nous. En voici un petit exemple :

VACCINOLÂTRE : Adorateur de la seringue
DOSOPHILE : Qui n’en n’a jamais assez
ÉPIDÉMIOMANIAQUE : Qui voit en chaque non vacciné une menace mortelle
COVIDOPHILE : Qui a compris l’intérêt de propager la peur covidienne
ARNmISTE : Qui profite de la générosité des contribuables
SECONDOSCEPTIQUE : Qui refuse de voir les effets secondaires
VÉRANTISTE : Qui pratique le mensonge sans retenue
CASTEXIEN : Inutile
MACRONOPHILE : Jeune ou Vieux con
ENMARCHIEN : Cul-de-jatte politique
PERMAVISOIRE : Le provisoire permanent
EXCEPTIONNORDINAIRE : La fausse exception

Cette époque étant formidable, il faudra bien s’atteler à en créer un lexique, afin que nos descendants puissent comprendre la folie qui a secoué (et dépeuplé ?) le monde en ce début de XXe siècle.

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 09 Nov 2021, 20:21
par Olivier
ARNm-iste !

Très drôle Steph, bravo !

Un peu sec mais vrai.

Alors que puissent vite se réconcilier les parasites et les anti-parasitaires !

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 10 Déc 2021, 12:50
par Olivier
Un joli cas de torture des mots : non vacciné.

Un non vacciné est celui qui meurt dans les 14 jours suivant la "vaccination", 1 ou 2, ou 3 doses.

Par exemple, 48 465 décès de personnes de plus de 80 ans ont ainsi été nettoyés des bases de données de l'assurance maladie américaine, ce qui rend les vaccins particulièrement sûrs.

https://celiafarber.substack.com/p/medi ... 65-deaths

Autres mots torturés : "vaccin sûr" = injection qui va vous faire crever massivement en moins de 2 semaines.

Selon cette définition, hydroxychloroquine et ivermectine ne peuvent pas être qualifiés de traitements sûrs. Cqfd.

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 10 Déc 2021, 12:56
par Olivier
Petite blague : quel est le point commun entre les provaxx et les antivaxx ?

Réponse : tous les 2 ne seront jamais entièrement vaccinés :-)

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 13 Déc 2021, 23:52
par Olivier
Pharmacien.

Le Farmacien, selon l'académie française de torture des mots (Ph devient f), est chargé par la princesse de faire obstacle aux médecins "traitants".

Il doit les dénoncer, ne peut s'y opposer mais en revanche y gagne beaucoup beaucoup.

Collabore-t-il plus qu'un apothicaire ?
L’apothicaire désignait autrefois celui qui vendait des produits rares (sucre ou épices) ou des produits médicamenteux (on parle aujourd’hui de pharmacien). Cette profession avait mauvaise réputation, comme en témoignent plusieurs locutions. L’apothicaire était associé à la tromperie. Larousse l’expliquait au XIXe siècle par la méfiance des gens envers les prix pratiqués par ces praticiens, parce qu’on ne savait pas bien juger la vraie valeur de leurs produits mystérieux. Des « parties d’apothicaire » était des factures excessives, « dont il faut retrancher la moitié pour les payer raisonnablement » selon Furetière. Il me présenta son mémoire, dans lequel, sous des noms qui m’étaient inconnus, quoique j’eusse été médecin, il avait écrit tous les prétendus remèdes qu’il m’avait fournis dans le temps que j’étais sans sentiment. On pouvait appeler ce mémoire-là de vraies parties d’apothicaire. Lesage, Histoire de Gil Blas, édition de 1821 Le Dictionnaire d’expressions et locutions relève aussi « quiproquo d’apothicaire », une erreur grave, un médicament donné pour un autre. « Compte d’apothicaire » se manifeste d’abord comme « mémoire d’apothicaire », forme aujourd’hui disparue : Un jour pour faire mettre en terre, Son épouse défunte, un mari marchandait, Car le rusé Pasteur d’avance produisait Un mémoire d’Apothicaire. 1787 Mon plus court chemin n’était pas par Lyon, mais j’y voulus passer pour vérifier une friponnerie bien basse de M. de Montaigu. J’avais fait venir de Paris une petite caisse contenant une veste brodée en or, quelques paires de manchettes et six paires de bas de soie blancs ; rien de plus. Sur la proposition qu’il m’en fit lui-même, je fis ajouter cette caisse, ou plutôt cette boîte, à son bagage. Dans le mémoire d’apothicaire qu’il voulut me donner en payement de mes appointements, et qu’il avait écrit de sa main, il avait mis que cette boîte, qu’il appelait ballot, pesait onze quintaux, et il m’en avait passé le port à un prix énorme. Rousseau, Les Confessions, VII « Compte d’apothicaire » se répand au XIXe siècle. ll est aujourd’hui le plus souvent employé au pluriel.

En savoir plus https://www.laculturegenerale.com/compt ... xpression/

Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 17 Déc 2021, 14:51
par Olivier
Patient covid en réanimation = patient en chambre ordinaire avec une lunette d'oxygène

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Re: Les mots abusés suppliciés, maltraités, dénaturés...

Publié : 18 Jan 2022, 12:30
par Olivier
" dans le silence assourdissant des médias" = pléonasme oxymorique signifiant « Radio Paris ment, Radio Paris est allemand ».