À ceux qui lisent encore, mais ne parlent plus
Publié : 24 Juin 2025, 19:38
À ceux qui lisent encore, mais ne parlent plus.
Je ne m’adresse pas à ceux qui crient le plus fort. Je m’adresse à ceux qui, longtemps, ont lu sans oser répondre.
Il est étrange de parler à une salle où plus personne ne monte sur scène, mais où l’on sait que des spectateurs sont encore là, dans l’ombre. Cette lettre est pour vous.
J’ai vu au fil du temps ce forum se vider de ses voix les plus éclairées. Celles qui apportaient du fond, de la nuance, de la rigueur. Elles ne sont pas parties par fatigue du débat, elles sont parties parce que le débat a cessé d’exister. Ces voix ne sont pas revenues, malgré les multiples rappels de Jean-François, le coadministrateur et du fondateur du forum, et Olivier, l’autre coadministrateur a pris les rênes.
Progressivement s’est installée une logique du soupçon, un rejet global du savoir scientifique, une complaisance à l’égard de récits conspirationnistes et, plus récemment, la mise en valeur de discours ouvertement inspirés d’idéologies néonazies.
Vous pouvez consulter le post que j’avais publié sur ce forum intitulé : « Christine Anderson, un loup déguisé en agneau » qui a été verrouillé par Olivier et dans lequel les personnes de l’AFD, nous sont présentées comme de grands défenseurs de la liberté, qui se sont associés à une manifestation qui s’est soldée en violente attaque du parlement de Berlin. Certains des manifestants faisaient le salut nazi, d’autres portaient des capes avec des croix gammées (cf.photos).
L’AFD a été célébrée comme s’il s’agissait d’un pôle alternatif du courage. Mais ce parti est surveillé pour ses accointances néonazies. Et certains de ses soutiens n’hésitent plus à se parer de symboles néonazis que l’Histoire avait couvert de honte.
Que l’on pense différemment, c’est nécessaire. Que l’on laisse s’exprimer des récits extrémistes sans distance critique, c’est une faillite. J’ai tenté d’argumenter. Mais le débat a été verrouillé par Olivier, l’administrateur adjoint. Et la modération jadis active, aujourd’hui absente, n’a pas jugé utile d’intervenir. Je pars. Mais je refuse que ce départ soit silencieux. Je refuse qu’il puisse être interprété comme de l’indifférence. Je pars parce que je crois encore à la vérité, au doute fertile, à la rigueur et à l’honnêteté intellectuelle. Parfois, il faut sortir du rang pour ne pas trahir sa conscience.
Depuis un moment, je ne reconnais plus Jean-François, qui s’est effacé, peu à peu et a été absorbé. Face aux certitudes imposées et martelées avec force par Olivier, face à ses excès parfois bruyants ou confus, le contrôle du forum a progressivement échappé à Jean-François son fondateur.
Ce forum n’est plus ce qu’il a été. Ce n’est pas un jugement — c’est un constat. Et il est douloureux.
Les voix mesurées, rigoureuses, exigeantes sont parties. L’une après l’autre. Non pas pour fuir la contradiction, mais parce qu’elles ont vu ce lieu se transformer : en une chambre d’écho anti-scientifique, en un relais de discours extrémistes, en un bastion désenchanté où l’on confond lucidité et méfiance absolue.
Et la modération ? Elle s’est tue. Elle a laissé faire. Elle a laissé dire, elle a été absorbée. Elle a reculé jusqu’à disparaître.
Le forum n’a pas été abandonné : il a été pris. Par un homme qui impose ses certitudes. Et par un silence qui, peu à peu, lui a tout cédé.
Je pars. Non pour me préserver, mais pour rester en accord avec moi-même. Je ne cautionne pas. Je ne bénis pas. Je refuse.
Que mon absence parle autant que mes mots.
À vous qui lirez ceci sans répondre : vous n’avez pas besoin de crier pour exister. Mais vous avez le droit de tracer vos propres lignes. N’attendez pas qu’il ne reste plus personne pour le faire.
Sincèrement.
Michel Ht, mais pas vendu.
Je ne m’adresse pas à ceux qui crient le plus fort. Je m’adresse à ceux qui, longtemps, ont lu sans oser répondre.
Il est étrange de parler à une salle où plus personne ne monte sur scène, mais où l’on sait que des spectateurs sont encore là, dans l’ombre. Cette lettre est pour vous.
J’ai vu au fil du temps ce forum se vider de ses voix les plus éclairées. Celles qui apportaient du fond, de la nuance, de la rigueur. Elles ne sont pas parties par fatigue du débat, elles sont parties parce que le débat a cessé d’exister. Ces voix ne sont pas revenues, malgré les multiples rappels de Jean-François, le coadministrateur et du fondateur du forum, et Olivier, l’autre coadministrateur a pris les rênes.
Progressivement s’est installée une logique du soupçon, un rejet global du savoir scientifique, une complaisance à l’égard de récits conspirationnistes et, plus récemment, la mise en valeur de discours ouvertement inspirés d’idéologies néonazies.
Vous pouvez consulter le post que j’avais publié sur ce forum intitulé : « Christine Anderson, un loup déguisé en agneau » qui a été verrouillé par Olivier et dans lequel les personnes de l’AFD, nous sont présentées comme de grands défenseurs de la liberté, qui se sont associés à une manifestation qui s’est soldée en violente attaque du parlement de Berlin. Certains des manifestants faisaient le salut nazi, d’autres portaient des capes avec des croix gammées (cf.photos).
L’AFD a été célébrée comme s’il s’agissait d’un pôle alternatif du courage. Mais ce parti est surveillé pour ses accointances néonazies. Et certains de ses soutiens n’hésitent plus à se parer de symboles néonazis que l’Histoire avait couvert de honte.
Que l’on pense différemment, c’est nécessaire. Que l’on laisse s’exprimer des récits extrémistes sans distance critique, c’est une faillite. J’ai tenté d’argumenter. Mais le débat a été verrouillé par Olivier, l’administrateur adjoint. Et la modération jadis active, aujourd’hui absente, n’a pas jugé utile d’intervenir. Je pars. Mais je refuse que ce départ soit silencieux. Je refuse qu’il puisse être interprété comme de l’indifférence. Je pars parce que je crois encore à la vérité, au doute fertile, à la rigueur et à l’honnêteté intellectuelle. Parfois, il faut sortir du rang pour ne pas trahir sa conscience.
Depuis un moment, je ne reconnais plus Jean-François, qui s’est effacé, peu à peu et a été absorbé. Face aux certitudes imposées et martelées avec force par Olivier, face à ses excès parfois bruyants ou confus, le contrôle du forum a progressivement échappé à Jean-François son fondateur.
Ce forum n’est plus ce qu’il a été. Ce n’est pas un jugement — c’est un constat. Et il est douloureux.
Les voix mesurées, rigoureuses, exigeantes sont parties. L’une après l’autre. Non pas pour fuir la contradiction, mais parce qu’elles ont vu ce lieu se transformer : en une chambre d’écho anti-scientifique, en un relais de discours extrémistes, en un bastion désenchanté où l’on confond lucidité et méfiance absolue.
Et la modération ? Elle s’est tue. Elle a laissé faire. Elle a laissé dire, elle a été absorbée. Elle a reculé jusqu’à disparaître.
Le forum n’a pas été abandonné : il a été pris. Par un homme qui impose ses certitudes. Et par un silence qui, peu à peu, lui a tout cédé.
Je pars. Non pour me préserver, mais pour rester en accord avec moi-même. Je ne cautionne pas. Je ne bénis pas. Je refuse.
Que mon absence parle autant que mes mots.
À vous qui lirez ceci sans répondre : vous n’avez pas besoin de crier pour exister. Mais vous avez le droit de tracer vos propres lignes. N’attendez pas qu’il ne reste plus personne pour le faire.
Sincèrement.
Michel Ht, mais pas vendu.