Les écrits de Ptah-Hotep sont des plus intéressants et considérés comme l’un des piliers de la sagesse de l’Egypte antique, toutefois la traduction des textes est parfois détournée de son sens originel, pour des raisons obscures.
« Si tu es un chef sage, guide avec droiture les paroles de ta bouche, afin que tout ton peuple soit en paix. » Ptah-Hotep
Le nom Ptah fait référence au nom d’un dieu. Hotep signifie « être en paix » si l’on se réfère au copte. Cette formule a été reprise par le christianisme avec la formule « allez en paix ! ». « Hotep » est parfois aussi traduit par offrande…
Je vous soumets un extrait d’un texte du chimiste (bip) (pseudo Paheqamen) trouvé sur ddchampo : Cliquer pour agrandir l'image.
Cette « présentation très brouillonne », pour reprendre la formule de M. (bip), est effectivement et quelque peu enchevêtrée. Arrêtons-nous quelques instants sur qqs un des termes avancés : l’« amant-enfant », la« femme-enfant », la « pédophilie », l’« homosexualité », le « giton », « se masturber », « avoir la barre » … Une mère ne pourrait y retrouver son petit.
Question sur le fond : Le sage Ptahhotep parle-t-il vraiment de « femme-enfant » ? Ne s’agit-il pas d’un détournement un tantinet orienté ?
Le poète de La Fontaine avait ses fables, dans l’ancienne Égypte, le vizir Ptahhotep avaient ses sagesses dans lesquelles il énumère les règles de bonne conduite.
Avant de s’engager dans une traduction, il faut rappeler que dans de nombreuses langues, beaucoup de mots peuvent être aussi utilisés soit comme substantif, soit comme adjectif. Voici un exemple extrait de la langue française : le mot « vieux » peut être un nom commun « un vieux » ou être un adjectif comme par exemple dans « il est vieux » … et la langue égyptienne ne fait pas exception.
Selon le contexte « Hm.t » peut désigner la femme, l’épouse. Toutefois dans le texte original les deux mots « Hm.t » (femme) et « Xrd »(enfant) sont associés, (bip) se focalise sur« Hm.t Xrd » « femme-enfant », traduction qui pose problème, et laisse entendre une femme virile, masculinisée ou qui sait est accros aux injections de testostérone.
Or, il s’avère que dans le contexte des « sagesses » de Ptahhotep, si l’on décompose l’association « Hm.t Xrd », le terme « Hm.t », associé au mot Xrd (garçon), devient l’adjectif « efféminé », le « t » marquant le féminin.
Ainsi, ce groupe de mot « Hm.t Xrd », ne peut être traduit par « femme-enfant »… Sauf à croire que Ptahhotep pouvait faire référence au transfert, appelé « translocation » par les généticiens, du gène SRY qui est responsable de la masculinisation. Ce gène, normalement porté par chromosome Y peut parfois passer sur le chromosome X au cours de la méiose… mais ce genre de transfert donne des individus stériles, donc pour emprunter les formules fleuries de (bip), pas de « barre », ni de « jaillissement » …
Finalement « Hm.t Xrd » désignerait donc un garçon efféminé. Dans l’extrait des prescriptions du vizir Ptahhotep, il est écrit : « im=k nk(w) Hm.t Xrd… » qui peut être traduit par « puisses-tu ne pas coucher avec un garçon efféminé », la phrase étant négative, elle est contraire à un encouragement. Si je consulte le dictionnaire hiéroglyphique de l’égyptologue Faulkner, on pourrait remplacer le verbe coucher par faire l’amour, forniquer, s’accoupler…
Ainsi dans sa maxime, le sage Ptahhotep condamne sans aucune ambiguïté une relation avec un jeune garçon efféminé et évoque ainsi sans équivoque le détournement d’un mineur efféminé de sexe masculin.
Dans sa conclusion, M. (bip) écrit « le rapport avec l’homosexualité est tréééés loin d’être évident…. »
Affirmation qui va à l’encontre de la définition du mot homosexuel donnée par le dictionnaire français du Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales, qui définit une relation homosexuelle comme un rapport entre 2 personnes du même sexe et ici entre un adulte masculin et un jeune garçon efféminé.
Par ailleurs, ce qui est avancé sur « la charmante dame allégrement campée sur une cruche renversée… » mérite aussi plus de prudence et pourra faire l’objet d’une autre approche. Ce sera pour le prochain numéro…
Bonne lecture à suivre !
Michel