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Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 09 Oct 2019, 01:51
par Olivier
Bonsoir Michel,

personnellement je pense qu'un "dictionnaire" n'est pas une source suffisante pour justifier de la pertinence d'un fait ou d'une interprétation.

Seul le rapport fidèle de la source, de son contexte, et du rapport d'analyse différentielle des différentes interprétations possibles permet d'évaluer la pertinence de conclusions, quel qu'en soit le sujet.

Sinon je peux aussi assembler des hiéroglyphes interprétés comme je le veux et en faire des milliers d'assemblages.

Pour prendre un lecteur de ce forum à témoin, il serait souhaitable de mentionner ces éléments de la façon la plus exhaustive possible, sinon ce ne serait que se faire satisfaire du plaisir d'une simple retrouvaille d'une liberté d'expression perdue (et je comprends que c'est déjà beaucoup !) : la privation ou censure de la liberté d'expression ne suffit pas en elle même à fonder le propos censuré ou son contre-opposé ...

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 09 Oct 2019, 18:03
par Jean François
Bonjour à tous
MichelBL a écrit :
06 Oct 2019, 14:46
Bonjour à tous,

J’aime bien les choses dites avec humour.
Combien de fois j’ai croisé dans les temples des groupes de touristes ricanant bruyamment à la vue de dieu Min avec le phallus turgescent. Ce que dit Jean- François est tout à fait opportun pour mettre en exergue la symbolique de la fertilité. Cette figuration de Min est liée aussi bien à l’homme qu’aux récoltes et à l’élevage comme en témoignent diverses représentations.

Amitiés égyptologiques.

Michel
A la fête de Nim Pharaon en toute solennité et en public, descend dans l'Irérou, se masturbe jusqu' à une éjaculation bien méritée ( faut beaucoup de mérite et d'imagination pour déceler le subtil érotisme d'un fleuve, et sous le regard complice d'une foule... ), mélangeant sa semence divine aux eaux de l'Itérou, libérant ainsi quatre cent millions de spermatozoïdes très sportifs qui remontent le fleuve jusqu'à sa source et s'épanchent sans effort jusqu'au moindre ruisseau du delta, fertilisant pour une année tout le pays de Kemet...Et il remet cela l'année suivante...et ne devient pas sourd pour autant...

Comme tout cela nous libère agréablement de notre éducation judéo-chrétienne des années cinquante et soixante, au temps où les Eglises étaient pleines à craquer, au point de devoir ouvrir les grands portes pour les personnes qui suivaient l'office dehors, pour communier tous ensemble en mea culpa frénétiques.

Mais la laïcité n'a pas fait mieux, le vénérable Larousse médical illustré n'a rien à envier aux différents concile, en effet au début du 20e siècle nous pouvons lire : « Onanisme : excitation solitaire des organes génitaux qui peut se produire dès la petite enfance (…) Plus tard, dans la seconde enfance, elle prend une gravité assez grande, ayant pour conséquence un grand affaiblissement physique, la diminution de la mémoire et de l’intelligence, un état d’abrutissement intense… ». :lol:

Pauvre Pharaon, sourd, diminué physiquement, mémoire ravagé, intelligence médiocre, abrutissement intense...Pauvre Itérou, pauvre pays de Kemet!

Amitiés

Jean François

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 09 Oct 2019, 20:15
par MichelBL
Bonsoir Olivier,
« personnellement je pense qu'un "dictionnaire" n'est pas une source suffisante pour justifier de la pertinence d'un fait ou d'une interprétation. »

Désolé, mais des convergences existent bien entre des traductions d’égyptologues dont la compétence est reconnue par leurs pairs et différents dictionnaires avec en général des renvois aux références des textes.
Petit rappel de mes sources :
- Cartouche de Raneb, visible à Abydos
- Phallus en cornaline, musée du Caire et Hippocrate parle de « parties naturelles », mais je n’ai plus les références et cela me convient mieux que « parties honteuses ». On est tous rentrés puis ressortis par un utérus.
- Hiéroglyphe « Hmty » dans les Secrets d’Hathor de R.S Anthelme, et divers dictionnaires déjà cités.
- “nk nkkk” cf. Les Secrets d’Hathor et dict.Mark Vygus p.1390
- Hiéroglyphe du phallus divin avec ses petits drapeaux (représentation du neter, c-à-d dieu) vous pouvez le retrouver dans la liste des hiéroglyphiques
- « Homme-féminin » Dictionnaire amoureux de l’Ég.pharaonique de P. VERNUS.
Ayant d’autres activités toutes aussi prenantes, je n’ai pas eu le loisir de rechercher les références des pages et numéro de ligne, je m’en excuse.
Sur le net, on peut aussi consulter un grand nombre de dict. (Dict.Rosette, Wörterbuch, hiéroglyphe.ch, usw…). À noter que dans beaucoup de dict. figurent les références des textes auxquels ils se rapportent.
-
« Seul le rapport fidèle de la source, de son contexte, et du rapport d'analyse différentielle des différentes interprétations possibles permet d'évaluer la pertinence de conclusions, quel qu'en soit le sujet. »

Nous sommes, me semble-t-il, sur la même longueur d’onde ?

« Sinon je peux aussi assembler des hiéroglyphes interprétés comme je le veux et en faire des milliers d'assemblages. »

Encore faut-il que l’ensemble soit cohérent ? 😊

Voici un fac-similé brut extrait des sagesses de Phahhotep dans laquelle on retrouve Hm.t utilisé encore ici dans le sens d’efféminé. Je laisse à chacun le loisir de traduire.
sagesses de Ptahhotep
sagesses de Ptahhotep

Pour ma part je ne suis pas dans ma spécialité, mais simplement un très grand curieux. Pour tout vous avouer, j’ai passé de nombreuses heures à déchiffrer cette écriture rapide et dans un second temps à traduire, en toute honnêteté, en me rapprochant de diverses traductions et en me référant à de multiples dictionnaires. Je peux me tromper et je ne revendique pas dans ce domaine d’être le propriétaire de la vérité.
Si les hiéroglyphes intimident par leur complexité, pour autant l’histoire de l’Égypte, comme celle de son architecture, fait partie de celle de l’humanité et elle n’est pas la propriété de l’un ou l’autre. De mon côté, j’apporte ma très modeste contribution à ce partage et cela est aussi très chronophage.
Les documents photos publiés ici sont à proscrire pour les moins de 10 ans, j’en ai bien d’autres, beaucoup plus expressifs, sur la mythologie de la création divine des êtres vivants, qui pourraient être mal interprétés, choquer et pris pour de l’incitation à la débauche. En conséquence, elles resteront sagement dans mes archives. ;)

Amitiés.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 09 Oct 2019, 20:51
par Olivier
Merci pour toutes ces précisions Michel !

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 09 Oct 2019, 21:34
par MichelBL
Merci J-François pour ce quart d'heure souriant, :D
"A la fête de Nim Pharaon en toute solennité et en public, descend dans l'Irérou, se masturbe jusqu' à une éjaculation bien méritée ( faut beaucoup de mérite et d'imagination pour déceler le subtil érotisme d'un fleuve, et sous le regard complice d'une foule... ), mélangeant sa semence divine aux eaux de l'Itérou, libérant ainsi quatre cent millions de spermatozoïdes très sportifs qui remontent le fleuve jusqu'à sa source et s'épanchent sans effort jusqu'au moindre ruisseau du delta, fertilisant pour une année tout le pays de Kemet...Et il remet cela l'année suivante...et ne devient pas sourd pour autant..."

Et moi qui croyais que l'eau froide calmait les ardeurs ! :o

Amitiés.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 17 Nov 2019, 12:34
par MichelBL
Bonjour,

La 1ère ligne extraite des sagesses de Ptahhotep est introduite par une forme impérative négative attachée au verbe copuler/forniquer, vient ensuite le mot adolescent/ garçon/ jeune homme qualifié d’efféminé (Hmt, litt.Femme).
nk copuler-forniquer
nk copuler-forniquer
N35 V31 D53 copuler-forniquer.PNG (3.14 Kio) Consulté 17167 fois
Hmt efféminé-femme
Hmt efféminé-femme
femme- efféminé.PNG (2.37 Kio) Consulté 17167 fois
jeune homme- garcon -adolescent
jeune homme- garcon -adolescent
garçon-adolescent.PNG (5.5 Kio) Consulté 17167 fois

Traduction :
ne copule pas avec un jeune homme efféminé
.
Dans ce cas on retrouve Hmt qui figure dans le mot homosexuel…Rien ne se perd.

Peut-on alors parler de pédérastie ? À ma connaissance, les Égyptiens ne faisaient pas la différence et une relation entre deux personnes du même sexe restait un rapport homosexuel. Par ailleurs, le terme pédérastie existe-t-il en écriture hiéroglyphique ?

Dans cette maxime de Ptahhotep, il est ajouté : « Ne permet pas qu’il passe la nuit à faire ce qui est interdit ». La morale est sauve et signifie clairement que tout n’était pas permis dans l’Égypte des pharaons.
Bon WE.
Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 18 Nov 2019, 00:58
par dugt
Bonsoir Michel,

Il est une autre traduction plus proche de ce qui est réellement écrit: " Ne fais pas l'amour avec une femme-enfant", traduction
acceptée par Pascal Vernus.
Pour ce que j'en sais, une femme-enfant n'est pas un garçon-femme.

Par ailleurs, D52 et sa variante D53 sont utilisés dans cinq autres maximes de Ptah-Hotep sans aucune allusion aux déviances sexuelles,
et ce quelque soit le traducteur.

J.Jacques

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 18 Nov 2019, 12:12
par MichelBL
Bonjour J-Jacques,
Très intéressante mise au point.
Je ne connais pas cette version de P.Vernus. Peux-tu nous faire parvenir une copie de cette traduction de la maxime 32 de P.Vernus ?
Mes remerciements anticipés.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 19 Nov 2019, 12:28
par dugt
Salut Michel,

Je n'ai pas écrit que "femme-enfant" était la traduction de P.Vernus, mais simplement qu'il acceptait cette possibilité; je le cite d'après
un interview trouvé dans Pharaon Magazine, Hors Série N°4:

"De même, un passage de Ptahhotep, dont l'interprétation demeure discutée, proscrit les relations sexuelles avec un jeune garçon, peut être avec une fillette impubère."

Il me semble qu'il s'agit plus de pédophilie que d'homosexualité.

J.Jacques

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 19 Nov 2019, 12:55
par MichelBL
Bonjour J-Jacques,
« Il est une autre traduction plus proche de ce qui est réellement écrit: " Ne fais pas l'amour avec une femme-enfant" »
S’agit-il d’une femme-enfant ou d’un enfant efféminé ?
Si on examine le texte en entier on constate que les verbes sont associés au pronom personnel masculin de la 3ème personne « il » et non de celui du féminin de « elle ».
En hiéroglyphe, ce pronom suffixe ne se place pas devant le verbe, comme dans les langues occidentales, mais juste après le verbe.
Le masculin « il » est figuré par une vipère à cornes (phon. f, (cf.le Cours d'égyptien hiéroglyphiques de Pierre Grandet et Bernard Mathieu en 845 pages).

Examinons la dernière proposition (dernière ligne de cette maxime) :
f vipère à cornes pronom suffixe "il"
f vipère à cornes pronom suffixe "il"
verbe apaiser kb associé à f (pronom il).PNG (13.11 Kio) Consulté 17139 fois
apaiser, calmer, rafraîchir/kb
apaiser, calmer, rafraîchir/kb
V. apaiser suivi de vipère à cornes (pronom personnel il ( I9)).PNG (4.83 Kio) Consulté 17139 fois
.

"Tu ne coucheras pas avec un jeune efféminé" Bernard Mathieu CNRS (academia.edu )

Les écoles allemandes donnent aussi cette interprétation.

Qu'en pense Nico, qui a un niveau bien plus avancé que moi en la matière ?

Amitiés.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 19 Nov 2019, 14:19
par dugt
On voit bien là l'influence de la culture d'un traducteur sur son interprétation.
On y voit également les arrangements grammaticaux au fil des années et des générations de traducteurs; où sont les écrits de scribes
définissant leur grammaire?

"tu ne coucheras pas avec un jeune efféminé" est-ce bien le sens qu'a voulu donner Ptahhotep? L'interdiction de la phrase ne concernerait-elle
que "jeune" plutôt qu'' "efféminé", ce qui sous entend qu'il n'est pas interdit de coucher avec un homme mûr efféminé? ce qui sous entend que
l'homosexualité est parfaitement reconnue?

Parler de pédophilie plutôt que d'homosexualité permet de comprendre l'interdit de la maxime, ce qui relève du bon sens, de l'abomination de
telles pratiques au sein d'une société.
Cela permettrait également de mettre d'accord les différents traducteurs et leurs interprétations douteuses.

J.Jacques

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 19 Nov 2019, 14:29
par MichelBL
Désolé, j'ai oublié de vous donner la traduction complète de la partie citée :

(C'est ainsi qu') il apaiserait après qu'il ait affronté (lit.blessé, offensé) son désir (lit. son coeur).
En résumé :
kh.f : il apaisera
x-ht : après qu'
hd.f : il ait affronté, blessé, endommagé, dérangé
Ib.f : son désir (lit.son cœur ), le cœur étant le siège de l'intelligence, des sentiments chez les égyptiens.
À noter la parenté de certaines de nos expressions comme : peine de cœur, le cœur brisé, par cœur, cœur d'or, cœur sur la main...

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 19 Nov 2019, 16:24
par dugt
Michel, puisque tu commences avec B.Mathieu, autant finir avec lui:
"car il ne cessera qu’après avoir épuisé son désir".
Et en plus c'est français.
J.Jacques

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 19 Nov 2019, 18:26
par MichelBL
Merci Jean-Jacques pour ta participation.
Voici une autre version en allemand et en anglais :
efféminé allemand et anglais.PNG
Ici, H. Goedicke parle de "boy"se comportant comme une femme ... et de "repulsed "(refouler, repousser, rejeter) son désir. Ce qui, finalement, peut être dit de mille façons, et, à un poil près, c'est la même chose. Ce qui est rassurant.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 23 Nov 2019, 20:50
par MichelBL
Hello,
Un point me tracasse.
Les anciens Égyptiens disposaient-ils d'un terme équivalent au mot pédérastie ?

Dans la maxime 32 de Ptahhotep, rien n'indique que les Égyptiens considéraient une relation d'un homme avec un adolescent autrement qu'une relation homosexuelle... Ce qui me paraît logique si l'on considère qu'une relation entre 2 personnes du même sexe est d'abord une relation homosexuelle.

D'ailleurs, dans la langue française, ce n'est que très tardivement que nous avons fait entrer le mot pédérastie pour le dissocier de l'homosexualité. Dans tout le 20ème s., pour un grand nombre de personnes la pédérastie désignait encore l'homosexualité.

Joyeux WE.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 26 Nov 2019, 18:37
par MichelBL
Bonsoir,

Dans un forum parallèle, le chimiste Mr.(bip) s’est cru autorisé à faire la leçon à une égyptologue confirmée et à lancer des fatwas assassines… La seule réaction de l’administrateur a été de congratuler l’auteur responsable de ces dérives. Comment, alors, peut-il s’étonner que des participants, dont des égyptologues, fatigués d’être interpellés, sur un ton discourtois, ont claqué la porte à ce forum. Ce qui m’attriste, ce sont les dérapages verbaux qui sont souvent le reflet d’un déficit éducatif.
Au commencement était le Verbe qui, un poil autoritaire, nous présente la femme comme une gourde qui n’a pu résister à croquer dans la pomme. Dès lors, à celle-ci a été attribuée la responsabilité de tous nos malheurs. Après plus de 2 millénaires, ce discours accusateur a laissé une forte empreinte chez quelques-uns... Et, l’homme ébranlé dans sa masculinité, victime de son petit chromosome Y surdimensionné continue de montrer ses muscles.
Pour information, cette égyptologue, titulaire d’un doctorat en égyptologie, travaille depuis plusieurs années sur des chantiers de fouilles sur la terre des pharaons. Elle est aussi chercheur associé à la Mission Archéologique de Thèbes Ouest. C’est également une brillante conférencière. À son actif, il faut rajouter plusieurs publications sur l’enfant dans l’Égypte antique, sur la mort, etc. Elle est aussi très sollicitée par les revues traitant de l’égyptologie. Pour avoir assisté avec mon épouse à ses conférences et avoir lu plusieurs de ses ouvrages, nous n’avons aucun doute sur ses compétences.
Par bonheur, les femmes sortent progressivement de l’état de vassalité dans lequel elles ont été confinées pendant des siècles. Et, on les retrouve sur les bancs de l’université et des grandes écoles. Elles s’émancipent et commencent à faire peur à quelques machos qui, pour certains, n’attendent d’elles que d’agrémenter leurs soirées, et qui tentent de nous faire croire que l’égyptologie n’attendait qu’eux.
Remis en cause, Mr.(bip) a perdu la maîtrise du sujet qui traitait de l’homosexualité dans l’Égypte ancienne. Il s'est attardé sur le sort de l’écrivain homosexuel Oscar Wilde, dont personne ne conteste le talent, mais qui a ma connaissance n’a rien à voir avec l’Égypte antique. Par ailleurs, pour ne citer que quelques exemples, il s’est cru autorisé à discréditer les travaux de E.A.Wallis Budge, considérés par les Anglais comme l’un de leurs plus grands égyptologues décédé le siècle dernier.
D’autre part, sur ce même forum voisin, Mr. (bip) est parti dans tous les sens en évoquant la masturbation, en prenant pour exemple la représentation d’une femme assise sur une poterie conique. Quel est rapport avec l’homosexualité ?


Capture d’écran d’un extrait du message daté du 1er sept. 2017 de Mr.(bip) (pseudo paheqamen) :
masturbation citation 2 01sept.2017.png


Edit modération : avertissement : ce lien contient un contenu interdit aux enfants
download/file.php?id=374&t=1&sid=321e66 ... bddce7a1ec


Commentaires sur la représentation de la femme sur un cône (papyrus de Turin)
:

- Il ne s’agit nullement d’une « cruche renversée », une cruche n’a pas cette forme, ni d’un prototype de godemichet… Encore faut-il ne pas reprendre et accorder foi à des inepties que l’on peut trouver sur le net et les véhiculer sur des forums.
- Il oublie un détail important, cette poterie conique, retrouvée sur des sites archéologiques, est percée à son sommet.
- Une telle pratique a été attestée depuis les temps anciens, puis a été reprise par l’occident chrétien, par les peuples du Moyen-Orient et a été en usage jusqu’ au début du 20ème siècle de notre ère…
- Ces thérapies ont des équivalences hiéroglyphiques et sont accompagnées de diverses recettes.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, vous trouverez ce sujet évoqué tout au long des 3 chapitres très documentés de l’ouvrage intitulé « Le Pharaon, le moine et le lotus » (à partir de la page 63).
Bonnes lectures. 😉
Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 28 Nov 2019, 19:48
par Olivier
Bonjour Michel,

tu souhaites exposer tes interprétations notamment du papyrus érotique de Turin.

Je ne connaissais pas ce papyrus dont une analyse peut-être trouvée ici : https://live3.univ-lille3.fr/video-rech ... ifiee.html

Ces représentations pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes, j'ai été dans l'obligation d'en réserver la lecture aux membres inscrits à ce forum.

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 01 Déc 2019, 18:15
par MichelBL

« Cachez ce sein que je ne saurais voir. »


Il est illusoire de croire qu’en interdisant à un jeune d’aller sur un site, que sa curiosité ne le conduira pas à taper « érotique » ou « pornographie » sur sa tablette. Et le partage avec les copains est une réalité. Le rôle des parents n’est-il pas de rester ouverts au dialogue avec ses enfants. Les interdits ne me paraissent pas d’une grande efficacité, d’autant qu’un enfant est curieux par nature dès le plus jeune âge. Il vous posera des questions délicates auxquelles, à mon avis, il est préférable que ce soit le père ou la mère qui répondent à la place des copains ou du net. Cette histoire d’enfant ne serait-elle pas seulement un alibi ?

Sans n’avoir aucun doute sur mon hétérosexualité, dès les premières réponses, le regard porté sur l’homosexualité m’a plongé dans un profond malaise. Les deux termes homosexualité et pornographie ont des significations différentes.

Si un enfant tombe sur la vidéo de P.Vernus, après avoir rentré le terme érotique, je ne pense pas qu’il puisse décrypter les explications sémiotiques de l’égyptologue.

Merci Olivier pour cette vidéo que je ne connaissais pas. Lorsque l’on visionne celle-ci jusqu’au bout, il est clair qu’il nous met en garde contre des interprétations un peu trop superficielles ne retenant que le côté acrobatique. En effet, P.Vernus précise bien que ces scènes « sont toujours investies d’une signification mythologique ou symbolique et elles ne sont pas motivées, en dernière instance, par la pulsion d’Éros… mais, par une recherche d’efficacité sémiotique (étude des significations) ». Sur le sujet, P.Vernus nous invite de prendre nos distances dans l’interprétation superficielle de ces figurations très « codifiées ». Dans le déchiffrage des différentes scènes, il rappelle qu’il s’agit de caricatures. Faut-il alors interdire les caricatures ?

À chaque figuration de phallus, peut-on en déduire que les Égyptiens étaient des pervers, alors que nous sommes ici encore dans la symbolique et le sacré ?

Et dire que ce papyrus de Turin a failli disparaître complétement, rongé par l’humidité, dans les sous-sols du Musée de Turin… D’influents courants pudibonds ont réussi à s’opposer, jusqu’à une période récente, à la présentation au public de ce papyrus. À la première sortie de ce document, toute la population de Turin et des environs est venue se rincer l’œil. Comme quoi le regard peut être parfois plus obscène que la représentation contemplée. Par ailleurs, il me paraît évident que le regard des Égyptiens sur la sexualité figure dans un contexte bien différent du notre.

Dans nos églises, les scènes impudiques, voir pornographiques ne sont pas rares. Faut-il pour autant toutes les marteler ? Dans la paroisse où j’officiais comme enfant de chœur, juste au-dessus du baptistère figurait un homme avec le pantalon baissé et qui montrait son derrière. Au curé, je fais remarquer très innocemment l’indécence de la situation. Ce curé, un homme remarquable qui faisait honneur à la religion, m’a répondu malicieusement « Mon fils, ne crains rien, tout ce qui tombe du ciel est béni ».

Concernant le regard porté sur l’homosexualité, faut-il rappeler que l’on ne choisit pas de devenir homosexuel. Et que cela peut arriver dans n’importe quel couple hétérosexuel.

Il y a quelques années, je rencontre un ami qui m’annonce que son fils est homosexuel. Pour autant il n’a pas mis son fils dehors. À ma question « comment as-tu réagis à cette annonce ? ». Il m’a dit que son seul regret était que son fils ne pourrait pas lui donner de petits-enfants. Cette réponse n’est-elle pas admirable ? Sous d’autres cieux les homosexuels sont marginalisés, emprisonnés, ou se retrouvent au bout d’une corde.
Bonne lecture.
Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 04 Déc 2019, 13:24
par Olivier
Bonjour Michel,

suite à nos conversations j'ai modéré un peu mes propos de néophyte, j'espère qu'ils passeront mieux ainsi.

Plutôt que de réserver cette page aux inscrits, ce qui serait dommage, une solution serait de placer des liens vers certains dessins publiés ailleurs ? Sinon je cherche d'autres solutions.

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 17 Jan 2020, 18:49
par MichelBL
Autres sources, sur l’homosexualité dans l’Égypte antique :
Extrait de Studien zur Altägyptisch Kultur :
nk nkk
nk nkk

Übersetzung:
« I did not nk a nkk(w)” (LdM, Chap. 125, section 27 “confession négative”)
. Le verbe nk signifie “coïter, coucher, copuler, avoir des rapports sexuels, avoir des rapports intimes ».
. nkk prostitué. Dans cet extrait il est clairement fait état d’un rapport homosexuel entre 2 personnes de sexe masculin, il est ici précisé qu'il s'agit d'une relation d’un homme âgé avec un jeune ou de 2 jeunes hommes).
L’interprétation de nk et nkk de Mark Vygus et celle de R. Schuman, « copuler avec un homosexuel » rejoint donc celle R. Müller-Wollermann, celle de Schreiber et de bien d’autres égyptologues.
Bon WE et bonne lecture.
Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 04 Mars 2020, 21:20
par MichelBL
Hello,

Dans le sujet traitant d’homosexualité, sur le site de ddchampo, on peut lire :
Hm.t et Xrd
Hm.t et Xrd

Extrait du message du 01- 09-2017de Paheqamen
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Même avec la meilleure bienveillance, cette approche me paraître assez obscure et je ne peux la partager.
Ici on retrouve le verbe « nk » signifiant avoir des rapports sexuels, copuler….
Traduire Hm.t Xrd par giton est une traduction possible puisqu’un giton se livre à l’homosexualité, toutefois s’appuyer sur la traduction littérale de « femme-enfant » n’est aucunement justifié et induit le lecteur en erreur.
« Dans femme-enfant le nexus est femme et non enfant, encore moins homme… » ??? Effectivement, une femme et un homme ce n’est pas la même chose.

Si l’on se réfère aux définitions des dictionnaires français le terme giton ne désigne pas une femme mais bien un jeune homme « Xrd » qui est ici qualifié de « Hm.t » c’est-à-dire efféminé. Que le mot Femme Hm.t soit devenu l’adjectif « efféminé » n’a rien d’exceptionnel. Les substantifs employés comme adjectifs ne font pas exception dans de nombreuses langues. Voici 2 exemples :
. En hiéroglyphe « TAy » peut être soit un nom (homme, Mari), soit un adjectif (mâle).
. En français l’expression « phrase-clé », est aussi constituée d’une suite de deux substantifs dont le second est devenu un adjectif.

Quant à l’inversion de l’ordre des mots en écriture hiéroglyphique par rapport à notre langue, ce n’est pas rare. Voici un exemple : lorsque l’on prend soin de lire la maxime de Ptahhotep dans sa totalité, comme je l’ai déjà expliqué précédemment, dans le texte original, les pronoms personnels sujets utilisés ici sont masculins et non féminins. Ces pronoms sont dits suffixés car ils sont placés après le verbe alors qu’en français ils sont placés devant le verbe.
Le pronom personnel « il » est figuré par le hiéroglyphe représentant une vipère à cornes (cf. Fac-similé). Il n’y a aucun doute à ce sujet (Référence : Égyptien hiéroglyphique de Pierre Grandet- Bernard Mathieu, pron. Suffixe, 3ème pers.masc. sing 4.1 et p.761).

Quant à la phrase « Outre le gion a la barre chez les traducteurs… »???, il est difficile de s’en sortir. Le « gion » ??? Je pense que l’auteur voulait écrire giton ? Quant à l’expression « avoir la barre », j’ai eu aussi quelques difficultés à la décrypter. Finalement, cette émouvante métaphore ithyphallique relève d’une grande vigueur de jeunesse… Si vous m’autorisez à un peu d’humour, j’ajouterai qu’ici l’on est plus sur la forme… que sur le fond.
Mais la discussion reste ouverte et bonne lecture.
Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 03 Août 2020, 17:47
par MichelBL
Bonjour,
Les livres des morts abordent l'homosexualité masculine… mais, à ma connaissance, nous ne disposons pas de textes funéraires évoquant l'homosexualité féminine et pourtant elle ne peut ne pas avoir existé à l'occasion.

Amitiés.

Michel

Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 13 Fév 2021, 10:53
par MichelBL
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Re: L’homosexualité dans l’Égypte ancienne

Publié : 12 Mai 2021, 14:44
par MichelBL
Bonjour,
Dans son livre "Les secrets d'Hathor", l'égyptologue Ruth Schumann Antelme décrit des "scènes d'amour pudiquement suggérées entre 2 femmes " (p.182 à p.186 ).

Cdlt.

Michel