Bonjour à tous.
La science « en marche » est le théâtre de la controverse. S’il n’en était pas ainsi, la science n’aurait jamais atteint le niveau de connaissances actuel et ne serait qu’un dogme, parmi d’autres.
L’objet qui nous occupe à propos de cette discussion pourrait se résumer aux deux hypothèses suivantes :
1) le code (ou une partie de ce code) peut être transcrit dans le génome humain.
2) le code (ou une partie de ce code) ne peut pas être transcrit dans le génome humain.
Remarque préliminaire :
Dans le domaine scientifique, la charge de la preuve appartient toujours à celui qui affirme l’existence (d’un objet, d’un processus…) , idée que l’on traduit parfois par : «l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence».
Théoriquement (j’insiste sur le terme) la première hypothèse est possible. Reste à savoir si elle est probable, c’est à dire si on est en mesure de lui affecter un nombre compris entre 0 et 1. Ce dernier point mérite deux explications.
a) Si, par exemple, on se donne comme longueur d’un ADN le nombre de bases que comporte un brin d’ADN humain( qui est de l’ordre de 3 000 000 000), alors le nombre d’ADN possibles (ce qui ne veut pas dire capables de donner des formes stables et viables) est de l’ordre de 4^3 000 000 000, c’est à dire de l’ordre de 10^1 800 000 000. Il suffit ici de rappeler que l’on estime à 10^80 le nombre total de particules dans l’Univers (observable). Dit autrement, le champ des possibles est sans commune mesure avec le champ du réalisable (et du réalisé).
b) Associer sérieusement une probabilité à un événement ne peut pas se faire «au pif ou selon l’humeur du moment». Il faut de «bonnes raisons» : avoir, par exemple, mesuré la fréquence du phénomène de manière suffisamment précise et selon des protocoles reproductibles (et effectivement reproduits)…
À ce sujet, il serait souhaitable que quiconque emploie le terme de «probabilité» associé au qualificatifs de «faible» ou «forte» puisse préciser ce qu’il entend par là . C’est à dire à partir de quand (à partir de quel nombre) on peut estimer être en présence d’un événement «impossible» ou d’un événement «certain». J’ai ainsi posé les questions suivantes sur un site qui décrit le mécanisme par lequel le code de l’ARNm des vaccins Pfizer et Moderna s’intègrerait à notre génome (le site use à ce propos du terme «probabilité» :
1) À combien est estimée cette probabilité ?
2) Comment est-elle estimée ?
Je n’ai, à ce jour, pas obtenu de réponse.
J’ajouterai que ce n’est pas parce que l’on observe un événement en laboratoire, c’est à dire en milieu strictement contrôlé, que ce cet événement puisse (ou va de fait) se reproduire dans son contexte naturel (en biologie, le «toutes choses égales par ailleurs» montre rapidement ses limites - tout comme en économétrie, d’ailleurs).
Dans l’état actuel des choses, on trouvera des études qui «disent avoir trouvé des preuves que…» et des étude qui disent «ne pas avoir trouvé de preuves que…» (je rappelle ce que j’ai dit plus haut, à savoir que l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence). Ce qui compte n’est pas le nombre d’études mais la qualité et la reproductibilité de celles-ci.
Pour l'instant, l’option raisonnable, pour un béotien comme moi, est de suspendre son jugement : la controverse sera sans doute tranchée dans les mois ou les années qui viennent.
Je m’éloignerai donc de ce sujet (très technique) qui, bien que capital pour la mise au point de stratégies pharmacologiques, m’expose inévitablement aux limites des capacités de mon entendement.
Le bourbier dans lequel nous nous enlisons ressemble à une conversation de bistrot avec ses «mais si, mais non». Aussi, plutôt que de créer un nouveau sujet de discussion, je vous invite à consulter les liens que j’ai indiqués plus bas. La chose mérite cependant une explication :
Un domaine de recherche particulièrement actif fait appel aux probabilités, aux statistiques et bien entendu à l’algorithmique : c’est celui de la finance (en général). Ainsi sont formés les spécialistes (actuaires) qui travaillent, notamment dans l’assurance. Voici donc ce qu’écrit, à propos de la mortalité due au Covid-19, l’un d’entre eux :
https://actudactuaires.typepad.com/labo ... 12020.html
Et en retournant à l’accueil du site :
https://actudactuaires.typepad.com/laboratoire/
On y trouve des choses éclairantes !
Bonne lecture !