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"Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 05 Août 2019, 18:19
par MichelBL
« Apocalypse » climatique dans le Sahara
Au cours de sa longue histoire, notre Planète a toujours été affectée par de grands bouleversements climatiques, même avant l’apparition de l’homme.
Il y a 10 000 ans, l’Égypte a connu une succession irrégulière de phases humides alternant avec des périodes de sécheresse. La désertification progressive de la zone saharienne a poussé les populations à se rapprocher du Nil. Ce bouleversement climatique sera à l’origine de la civilisation de l’Égypte des pharaons.
L’actuel bassin versant supérieur du Nil en raison de son voisinage avec le bassin du Tchad, est affecté par le même régime climatique. Ces régions tropico-équatoriales sont sous le régime des moussons estivales. Toutefois, il est observé que les pluies n’étaient et ne sont pas toujours au RVD, la mousson pouvant se déplacer plus au sud de l’équateur.
Les eaux du Nil Bleu et du Nil Blanc fusionnent au niveau de Khartoum (Soudan), le Nil commence alors une très longue traversée du désert sur plus de 2600 km jusqu’à la méditerranée sans recevoir d’autres affluents conséquents. De profondes vallées fossiles qui s’ouvrent sur la vallée du Nil témoignent de périodes antérieures plus humides particulièrement observables entre Assouan et Louxor.
Les crues du Nil sont étroitement dépendantes de l’alimentation du Nil blanc et du Nil Bleu qui sont situés pour une grande part entre le tropique nord et l’équateur.
Dans le numéro 545 des
« Annales de géographie » B. Pouyaud et J. Colombani publient une des plus intéressantes études sur les variations du niveau du lac Tchad durant le millénaire précédent. Ces travaux vont à l’encontre de l’annonce relayée par les médias sur la disparition imminente du lac Tchad. La courbe des fluctuations du niveau de lac Tchad a été établie à partir d’études géologiques et palynologiques (étude des pollens). Très succinctement, les archives sédimentaires varient en nature et en importance en fonction de la pluviométrie. L’identification des pollens dans les strates permet de déduire si l’on est en présence d’une phase humide ou de sécheresse. Cette étude a l’avantage de nous montrer des oscillations climatiques de grande ampleur.
La proximité climatique du bassin tchadien avec celui du Haut-Nil me conduit à penser que le système hydrologique en amont du fleuve sacré des Égyptiens, situé sous la même latitude, présente quelques similitudes. À l’époque pharaonique, le Nil a connu des crues exceptionnelles dévastatrices, mais aussi des périodes s’étendant sur plusieurs années avec un niveau des plus bas provoquant des famines et à l’origine de troubles.

- « Apocalypse » climatique dans le Sahara
Au cours de sa longue histoire, notre Planète a toujours été affectée par de grands bouleversements climatiques, même avant l’apparition de l’homme.
Il y a 10 000 ans, l’Égypte a connu une succession irrégulière de phases humides alternant avec des périodes de sécheresse. La désertification progressive de la zone saharienne a poussé les populations à se rapprocher du Nil. Ce bouleversement climatique sera à l’origine de la civilisation de l’Égypte des pharaons.
L’actuel bassin versant supérieur du Nil en raison de son voisinage avec le bassin du Tchad, est affecté par le même régime climatique. Ces régions tropico-équatoriales sont sous le régime des moussons estivales. Toutefois, il est observé que les pluies n’étaient et ne sont pas toujours au RVD, la mousson pouvant se déplacer plus au sud de l’équateur.
Les eaux du Nil Bleu et du Nil Blanc fusionnent au niveau de Khartoum (Soudan), le Nil commence alors une très longue traversée du désert sur plus de 2600 km jusqu’à la méditerranée sans recevoir d’autres affluents conséquents. De profondes vallées fossiles qui s’ouvrent sur la vallée du Nil témoignent de périodes antérieures plus humides particulièrement observables entre Assouan et Louxor.
Les crues du Nil sont étroitement dépendantes de l’alimentation du Nil blanc et du Nil Bleu qui sont situés pour une grande part entre le tropique nord et l’équateur.
Dans le numéro 545 des « Annales de géographie » B. Pouyaud et J. Colombani publient une des plus intéressantes études sur les variations du niveau du lac Tchad durant le millénaire précédent. Ces travaux vont à l’encontre de l’annonce relayée par les médias sur la disparition imminente du lac Tchad. La courbe des fluctuations du niveau de lac Tchad a été établie à partir d’études géologiques et palynologiques (étude des pollens). Très succinctement, les archives sédimentaires varient en nature et en importance en fonction de la pluviométrie. L’identification des pollens dans les strates permet de déduire si l’on est en présence d’une phase humide ou de sécheresse. Cette étude a l’avantage de nous montrer des oscillations climatiques de grande ampleur.
La proximité climatique du bassin tchadien avec celui du Haut-Nil me conduit à penser que le système hydrologique en amont du fleuve sacré des Égyptiens, situé sous la même latitude, présente quelques similitudes. À l’époque pharaonique, le Nil a connu des crues exceptionnelles dévastatrices, mais aussi des périodes s’étendant sur plusieurs années avec un niveau des plus bas provoquant des famines et à l’origine de troubles.
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 06 Août 2019, 11:58
par Jean François
Bonjour Michel
Merci pour cette recherche sur les crues de l'Itérou d'autant que l'histoire de l'Egypte peut nous informer sur les différents cycles courts des variations du climat.
(Car aujourd'hui des hypothèses sur notre climat futur sont prises pour des vérités absolues. La science se doit de débattre et de garder sa conscience vigilante au lieu de basculer dans le dogme et finalement dans la croyance...En quarante ans de science du climat tout a été dit et son contraire, un cycle de refroidissement dramatique prédit dans les années 70 se transforme en cycle de réchauffement apocalyptique avec montée des eaux au passage de l'an 2000...
Dans 20 ans quelle nouvelle annonce en trompette sur le climat?)
Je vais regarder attentivement la carte du Nil en relisant ton article.
Amitiés
Jean François
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 17 Août 2019, 11:40
par MichelBL
Carte d'Egypte
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 18 Août 2019, 05:57
par Olivier
Merci Michel. Peux tu nous en dire plus sur cette carte ?
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 20 Août 2019, 17:18
par dugt
Salut Michel,
60% à 70% des eaux du Nil viennent du Nil Bleu, et donc des hauts plateaux éthiopiens; je ne comprends pas le rapport avec le lac Tchad.
( la latitude, peut être?)
J.Jacques
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 20 Août 2019, 22:14
par MichelBL
Bonsoir Olivier, bonsoir Dugt,
Je regroupe sous les messages d'origine.
La photo de la carte a perdu de sa qualité, je rajoute donc un agrandissement plus ciblé.
Cette carte permet de mieux visualiser la situation du lac Tchad et celle du haut Nil par rapport au tropique du Cancer et l’équateur. Cette zone est affectée par les fluctuations de la mousson tropicale.
Par ailleurs, cette carte met en évidence les zones de séparation des bassins hydrographiques du Lac Tchad et du bassin du Nil, ces limites se superposent aux frontières politiques.
Mais la situation était bien différente au Miocène, les cours d'eau de la région sud de l'actuel Egypte et du Soudan, principalement la Qena River, qui prenait sa source en Moyenne-Egypte et la Kharga River s'écoulaient du nord vers le sud et rejoignaient le bassin versant tchadien.
A la fin du Miocène, il y a 5 à 6 Ma d'années, suite à des mouvements tectoniques, la Qena River a vu son sens d’écoulement s'inverser pour donner naissance au Nil.
Les crues d’été, qui peuvent présenter de très grandes variations, sont alimentées par le Nil bleu et sont en relation avec l’intensité de la mousson d’été qui affecte les reliefs l’Ethiopie, mais en dehors de cette période le débit de ce cours d’eau se réduit fortement. Quant au Nil blanc, son débit est globalement plus constant.
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 20 Août 2019, 22:56
par dugt
Bonsoir Michel,
Merci de ces précisions, et de l'influence des précipitations en l'Ethiopie sur le débit du Nil Bleu, et donc sur celui du Nil en Egypte.
Mais je ne vois toujours pas ce que vient faire le lac Tchad ici (à notre époque, pas fin du Miocène), et encore moins l'annonce de cette apocalypse climatique.
Si tu pouvais développer un peu…
J.Jacques
PS: elle est où cette Qena River?
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 21 Août 2019, 20:51
par MichelBL
Bonsoir J-Jacques,
« Mais je ne vois toujours pas ce que vient faire le lac Tchad ici (à notre époque, pas fin du Miocène), et encore moins l'annonce de cette apocalypse climatique. »
En fait,il s'agit d'une discussion assez large avec de nombreuses ramifications.
Le terme « apocalypse » est avancé comme une litanie par les médias et des groupes de pression. Cette reprise d’un concept religieux de fin du monde n’a rien d’une réflexion scientifique. Nostradamus est toujours vivant.
Mon idée était de tenter de démontrer qu’une variation climatique ne doit pas être regardée comme un ressenti sur quelques jours, ou à une échelle humaine sur quelques saisons, mais à plus long terme. L’objectif était d’élargir à la périphérie du Sahara.
Le bassin du lac Tchad, tout comme le Soudan et le plateau éthiopien sont situés dans la zone subtropicale et soumis au même régime climatique. Ces zones subsahariennes ne peuvent être arbitrairement séparées. Elles sont soumises à des oscillations climatiques et à des épisodes arides. Et la mousson africaine ne s’arrête pas aux lignes de partage des eaux.
« PS: elle est où cette Qena River? »
La Qena river prenait sa source dans les environs de Qena (cité située à proximité du temple de Denderah), mais elle s’écoulait du nord vers le sud avant la capture. Lors de la fin miocène, le Nil actuel s’est approprié l’ancien trajet de la Qena River, mais en sens inverse en raison d’une bascule tectonique, pour rejoindre la Méditerranée. Voilà une bonne façon de gérer ses intérêts afin d’éviter de divaguer et de se perdre dans le désert.
Il m’est difficile de résumer en quelques lignes une histoire de plusieurs millions d’années. En effet, le désert égyptien a connu différents épisodes climatiques et géologiques : grands fleuves disparus, nappes phréatiques vestigiales, forêts fossiles, volcanisme, témoins stratigraphiques et fossilifères laissés par la mer Téthys…
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 21 Août 2019, 23:40
par dugt
Bonsoir Michel,
"Mon idée était de tenter de démontrer qu’une variation climatique ne doit pas être regardée comme un ressenti sur quelques jours, ou à une échelle humaine sur quelques saisons, mais à plus long terme"
Alors là, mille fois d'accord avec toi; quand on pleurniche aujourd'hui sur 2° de plus d'ici 50 à 100 ans, alors que le néolithique a subi +4.5°et vu émerger de grandes civilisations, ça laisse rêveur…
La calotte glacière descendait il y a peu jusqu'en Ariège (grotte "de la vache" et ses ossements de rennes), et l'humanité a survécu.
Regarder à court terme les évolutions climatiques et leurs impacts, c'est du nombrilisme, de l'obscurantisme, et tout simplement de l'orgueil; c'est oublier qu'à l'échelle de notre système solaire, et sans parler du cosmos, nous ne valons guère plus, nous humains, qu'un simple parasite de fourmi.
Ceci dit, si cela t'intéresse, c'est impressionnant de faire le parallèle entre les variations du climat ces 10000 dernières années et l'évolution du peuple égyptien sur la même période; et ce doit être au moins aussi passionnant de savoir ce qu'il s'est passé pour les autres civilisations à travers le globe (mais je n'en ai pas eu encore le temps).
J.Jacques
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 27 Août 2019, 09:42
par MichelBL
Bonjour,
A propos des crues estivales du Nil au Soudan, qqs photos:
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 27 Août 2019, 10:51
par Olivier
Bonjour,
tristes photos et situations.
ici une étude avec un tableau intéressant tentant de mettre en rapport les différentes modifications climatiques dans le Nil moyen depuis le néolithique avec les migrations, les cultures et l'agriculture.
https://journals.openedition.org/aaa/934#tocto1n10
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 27 Août 2019, 19:45
par MichelBL
Merci Olivier. Cette corrélation entre les phases climatiques et les migrations des populations est des plus intéressantes.
Quant aux rites des « morts d’accompagnement », il reste assez énigmatique.
Lors des transactions matrimoniales, l’offrande du « bœuf préféré » au futur mari est bien sympathique… Je vais en parler à mon beau-père.
Amitiés.
Michel
NB: je ne reçois pas de notification lorsqu'une réponse est publiée.
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 28 Août 2019, 00:43
par dugt
Bonsoir,
Ces inondations sont particulièrement horribles car les gens n'y sont pas préparés; au vu des images du reportage, cela se passe je crois dans
la région de Kassala.
Il s'agit des débordements de la rivière Gash, alimentée par les hauts plateaux de l'Est; mais ça, ce n'est pas d'aujourd'hui: ce cours d'eau a pour
surnom Tasaay (l'inondation); La Gash, c'est "l'inondante", la "débordante", dit-on jusque dans les poèmes locaux.
A Kassala il y a un barrage, dont la fonction est bien sûr de bloquer le cours de l'eau.
En aval de ce barrage il y a un grand territoire inondable (150Km x 8 Km) que la rivière a construit au cours des millénaires; aujourd'hui que peut
faire d'autre la rivière que de contourner ce barrage? elle n'a pas eu le temps de creuser un nouveau chemin.
Juste cet exemple ponctuel du site de Kassala pour montrer que la main de l'homme peut engendrer, à court terme, son propre malheur.
Je ne néglige pas pour autant les possibles effets d'un réchauffement climatique, bien entendu…
J.Jacques
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 28 Août 2019, 14:38
par MichelBL
Bonjour,
Ce réchauffement est-il ponctuel ? Sur quelques années ? La tendance va-t-elle se confirmer ? En premier lieu, il faudrait interroger le soleil et lui demander de régler son thermostat.
Sur la capacité du CO2 à modifier le climat :
L’accusé numéro un est le CO2. Comment peut-il impacter le climat avec une concentration d’environ à 0,03 %, autrement dit 300 parties par million de volume.
Si je mets 0,03 % de champagne dans une bouteille, cela ne me donnera pas du champagne.
Les taux de CO2 et de O2 s’élèvent dans l’atmosphère pendant la période estivale. Cela correspond à une variation naturelle cyclique et au dégazage des océans qui couvrent 70 % de la surface de la planète. Même mon poisson rouge, qui folâtre dans son bassin, le sait. Ce qui explique qu'il vienne respirer en surface lors des fortes chaleurs.
Quant à la dissolution des gaz atmosphériques dans les océans, elle dépend de la pression atmosphérique et la pression partielle dans l’eau de mer, de son PH, de la température, et de l’effet tampon qui vient temporiser les réactions chimiques.
Très globalement :
CO2 → bicarbonates→ carbonates (calcaire)
Ces séries de réactions sont réversibles. Elles sont sous la dépendance de multiples facteurs environnementaux, qui s’entremêlent ce qui rend très périlleux et illusoire l’élaboration de théorie définitive.
Michel
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 28 Août 2019, 15:58
par dugt
Bonjour,
Notre bonne vieille planète n'en est pas à son premier réchauffement climatique:
A méditer
J.Jacques
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 28 Août 2019, 21:19
par Jean François
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 29 Août 2019, 00:32
par Olivier
Bonsoir mes amis,
------
message nul modéré par le modérateur, désolé.
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 29 Août 2019, 11:57
par dugt
Bonjour Olivier,
Le petit diagramme que j'ai présenté plus haut n'est pas destiné à sous-estimer le réchauffement climatique actuel, mais simplement à
remettre à l'heure quelques pendules, à savoir, examiner les faits scientifiques, plutôt qu'écouter benoitement les multiples divagations
sur ce sujet.
Je vous invite à superposer les grands changements de société dans l'Egypte ancienne, de façon chronologique, et vous apercevoir qu'à
chaque "coup de froid" les égyptiens ont du subir les attaques de peuples plus "nordistes", et qu'à chaque "coup de chaud" Ils ont su rebondir
et se développer à nouveau.
Il me semble que cette petite analyse est riche d'enseignement.
J.Jacques
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 29 Août 2019, 12:46
par Olivier
Bonjour Jean Jacques,
oui ton diagramme est très intéressant et je l'avais compris comme ça.
Je relis mon post précédant et je regrette de l'avoir publié, il est assez nul en fait.
Aussi je le retire.
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 30 Août 2019, 19:17
par MichelBL
Bonsoir,
Pour compléter une documentation USCS :
Les pics de température ne peuvent s'expliquer par l'usage du diesel et le rejet des industries... sauf à documenter l'existence de ces derniers.
Bon WE sur ce petit sourire.
Michel
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 31 Août 2019, 00:23
par dugt
Bonsoir Michel,
Sympa ce zoom sur un millénaire où l'on retrouve la "bosse" de température des -800/-1000, le "creux" des -300/-500, et à nouveau
la tendance actuelle à la hausse.
Bien sûr, aucune corrélation directe avec l'explosion industrielle récente.
Mais comment le rattaches-tu avec l'évolution du lac Tchad qui est le sujet que tu as ouvert?
Comment lies-tu tout cela?
Que veux-tu nous dire?
J.Jacques
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 01 Sep 2019, 10:57
par MichelBL
Bonjour J-Jacques,
« Comment lies-tu tout cela ?»
Le désert est-il une identité qui est posée au milieu de nulle part ? Ses frontières sont fixées arbitrairement, mais elles sont mobiles. Le climat évolue constamment. Les forêts fossiles de Maadi et de Siwa en témoignent. Le désert est plus ou moins sous l’influence de ce qui se passe chez ses voisins et réciproquement. Une sécheresse dans le bassin tchadien impactera le débit du Nil. Lorsqu’une dépression se déplace en Méditerranée, le Khamsin déferle sur l’Égypte, vous fait suffoquer et déclenche de gros orages dans le delta. En Tunisie, il est appelé « Sirocco ».
Il fut un temps où on enseignait en sciences le chat, le chien, la poule, le cheval, le lapin sans regarder plus loin, sans considérer sa place dans l’écosystème (terme utilisé abusivement actuellement). Un sujet n’est jamais fermé, mais pose des questions qui méritent un élargissement, il serait dommage de s’en priver. Regarder ailleurs c’est la finalité de toutes les recherches afin de tenter d’établir des corrélations.
Un sujet développe souvent des arborescences et mérite souvent d’être augmenté. Fixer les lignes de partage, c’est une question d’approche personnelle.
Amitiés.
Michel
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 02 Sep 2019, 16:40
par Jean François
Bonjour Michel
Nous voyons clairement qu'à la lumière des températures, nous sommes loin d'atteindre les optimums précédents, même loin de celui qui a réchauffé Charlemagne et Al Mamoun...Quand à ceux de l'holocène, même pas en rêve nous l'atteindrions, même en brûlant tous nos hydrocarbures...
(Pensons à limiter la pollution pour notre vie, cela préservera les autres vies tout autant et la terre qui en a vu bien d'autres...
L'hydrogène est partout dans l'univers, élément 1 de la table de Mendeleïev! C'est lui qui nous sauvera de la pollution et de nos errances stupides, car il ne se perd jamais, retourne en vapeur d'eau puis en nuage et pluie après nous avoir donné son énergie bienfaisante. Nos éoliennes et le courant perdu de nos centrales peuvent directement par électrolyse le produire. 4000watts pour produire un mètre cube d'hydrogène et on a en cadeau de l'oxygène...)
Nous voyons nettement le refroidissement du XVème siècle, Brughel représentant dans ses hivers picturaux des lacs et rivières gelés, des patineurs...
Nous sommes en haut d'un réchauffement qui est moindre que l'optimum du moyen âge, la suite sera bien évidemment un refroidissement qui risque de nous surprendre avec des conséquences bien plus graves, surtout qu'on se prépare à l'inverse...
Le refroidissement va entraîner la chute du CO2, car c'est bien l'activité solaire précédente qui par effet boomerang réchauffe le climat et augmente le CO2.
Le CO2 augmente à cause de l'augmentation de température provoqué par la suractivité solaire, maculé de taches il n'y a pas si longtemps encore, et non l'inverse...
De 3000 à 2000 avant notre ère l’Égypte a essuyé un réchauffement important qui a du interagir sur les crues de l'Itérou et pousser les anciens Égyptiens à créer un réseau d'irrigation salutaire.
Amitiés
Jean François
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 03 Sep 2019, 20:50
par MichelBL
Bonsoir à tous,
Comment lies-tu tout cela?
Que veux-tu nous dire?
J.Jacques
Ai-je répondu à tes interrogations ?
Amitiés.
Michel
Re: "Apocalypse"climatique dans le Sahara
Publié : 06 Sep 2019, 00:35
par dugt
Salut Michel,
Il n'est pas simple de te répondre, et je ne suis pas sûr d'avoir tout compris; je retiens deux phrases de ton dernier message:
"Une sécheresse dans le bassin tchadien impactera le débit du Nil."
"Un sujet développe souvent des arborescences et mérite souvent d’être augmenté"
Je commence par la seconde pour te dire que je suis bien d'accord avec cela, car en effet toute étude ne peut être menée
sans une vue plus large que le sujet initial; à bas les oeillères! tes propos m'ont obligé à ressortir mon vieil atlas mondial pour
éviter de raconter n'importe quoi; et de ce fait j'ai (re) découvert l'aspect géologique de l'Afrique centrale; c'est ce que j'appelle la
"recherche buissonnière" qui me conduit le plus souvent au triste constat suivant: plus je découvre et plus j'apprends, et plus je me rends compte
que je ne sais rien du tout!
Bref, j'en viens à la première: le bassin du lac Tchad et la vallée du Nil n'ont strictement rien à voir géologiquement parlant, aucune
communication possible pour les eaux, fussent elles diluviennes, et donc aucun impact direct entre l'assèchement du lac Tchad et le débit du Nil.
Ce n'est donc pas ce que tu voulais dire.
Par contre, l'évolution du lac Tchad peut être un bon indicateur pour le devenir du débit du Nil, car les grands lacs alimentant les Nils Blanc et Bleu sont à peu près sur la même latitude, et subissent donc peu ou prou les mêmes variations climatiques.
Est-ce bien cela que tu voulais me faire comprendre?
J.Jacques