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Papyrus érotique avec une femme sur une cruche

Publié : 02 Fév 2024, 19:56
par MichelBL
Ce qui a été avancé dans le sujet sur Ptahhotep sur « la charmante dame allégrement campée sur une cruche renversée… » mérite aussi plus de prudence et pourra faire l’objet d’une autre approche.

Vous avez pu lire sur l’extrait de ddchampo que la charmante créature, assise sur son cône, serait à la recherche d’un plaisir solitaire, « la masturbation » ce qui est une interprétation des plus fantaisistes et surtout sans aucun fondement.
Une femme perchée sur cône.docx
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À suivre...

Re: Papyrus érotique avec une femme sur une cruche

Publié : 03 Fév 2024, 10:06
par MichelBL
Désolé je me suis un peu embrouillé avec les manettes, et incidemment j'ai enregistré tout mon brouillon, je remets tout dans l'ordre.
Pour accéder à l'image il faut cliquer "une femme perchée sur un cône. docx"

Il y a quelques années, pour obtenir l’autorisation de photographier ce papyrus j’ai dû prendre un rendez-vous pour avoir un entretien avec la directrice du Musée de Turin. À l’occasion, je tiens à adresser tous mes remerciements à cette dame.
J’ai un peu retravaillé ce papyrus afin de le rendre plus lisible.
Dans ce papyrus érotique de Turin, la fleur de lotus s’invite dans ce festival d’acrobaties. Dans l’Égypte ancienne le lotus était réputé pour ses propriétés aphrodisiaques.
À une gynécologue, j’ai soumis ce document photographique. Voici ses observations : « le cône est trop volumineux pour se faire des gâteries… Outre les risques de déchirures, il existe des moyens plus simples et moins dangereux pour une femme d’accéder au plaisir… ».

Pour éviter toutes méprises, vous avez pu retrouver qqs arguments développés ici, dans l’ouvrage intitulé « Le Pharaon, le moine et le lotus bleu ». Il s’agit d’un long travail personnel dont je suis l’auteur. Ces qqs points ne sont qu’un résumé de plusieurs longs chapitres.

Sur le site de l’ancien village des artisans de Deir el Medineh, de nombreuses poteries coniques, percées à leur sommet, ont été découvertes et se posait alors la question de leur usage.

En examinant attentivement les nombreuses scènes d’ébats sexuels du papyrus érotique de Turin, on peut constater que ne sont représentés que des couples, ce qui exclut la recherche d’un plaisir solitaire comme l’affirme l’extrait de ddchampo.
Il est aisé, également, malgré le très mauvais état de ce papyrus, de distinguer, aux pieds de la belle, un homme dégarni qui patiente accroupi, et dont le phallus est exagérément turgescent. Cette scène ne manque pas de détails enjoués. La jeune nymphe, pas trop effarouchée, perchée sur
son cône, un miroir dans une main, se maquille et se refait tranquillement une beauté.

Cette opération de séduction n’avait sûrement pas pour objectif de chercher à aguicher une poterie pour la séduire, et mais s’adressait plutôt à l’homme nu se tenant à ses pieds et qui présentait des signes d’une grande effervescence. À suivre …
Michel

Re: Papyrus érotique avec une femme sur une cruche

Publié : 03 Fév 2024, 11:58
par MichelBL
En raison de leur profonde aversion vis-à-vis de la malpropreté, ils se lavaient fréquemment pour se débarrasser de toutes les souillures. La scène représente une pratique destinée à parfumer et à traiter les zones génitales internes de la femme.

La poterie conique, dont on avait pris soin, au préalable, de percer le sommet d’un petit orifice, était disposée pour recouvrir le mélange et collecter les vapeurs. Un petit tube, constitué d’une tige de roseau (Arundo donax), était disposé dans l’orifice. La femme n’avait plus qu’à s’asseoir sur cette installation pour pratiquer la fumigation de ses voies génitales. Éventuellement, ce même montage pouvait être utilisé pour l’inhalation des voies respiratoires, il suffisait alors de changer la tige de roseau, à supposer qu’elle soit à usage unique.

Ils avaient recours à du savon fabriqué avec du natron (essentiellement du carbonate de sodium), ou avec un mélange à base de cendre de salicorne, plante riche en carbonate de sodium, ou simplement avec de l’argile dont les propriétés nettoyantes sont connues depuis les temps les plus anciens.

Pour lutter contre les mauvaises odeurs, les Égyptiens s’appliquaient de la cannelle sous les aisselles. Avoir un niveau d’hygiène rigoureux, et vivre dans un lieu assaini, était aussi une prescription religieuse, clairement rappelée dans le Livre des morts et également par les nombreux rituels de purification.

Ces pratiques ont été reprises dans toute l’antiquité, jusqu’à nos jours…

Cette poterie a quelques airs de ressemblance avec le Pot à fumigations « per vaginam » d’Ambroise Paré.
Michel

Re: Papyrus érotique avec une femme sur une cruche

Publié : 18 Fév 2024, 18:02
par MichelBL
Voici un vieux document représentant une scène avec une jeune femme sur un pot à fumigation. Maistre Raoul Du Mont Vert en est l'auteur. La ressemblance avec l'appareil de Ambroise Paré est criante.
capt. pot à fumigation.png

Re: Papyrus érotique avec une femme sur une cruche

Publié : 10 Mars 2024, 18:02
par MichelBL
Bonjour à tous,
À propos de l’usage de la fumigation dans l’Égypte ancienne
S’il est acquis que cette femme perchée sur une cruche se fait une fumigation vaginale, on ne peut en connaître avec certitude le but recherché.
Si les Égyptiens avaient bien recours à la fumigation vaginale l’objectif recherché pouvait varier. Cela pouvait être une pratique de purification des voies génitales pour des raisons simplement d’hygiène, ou une méthode pour combattre certaines infections et peut-être ici, dans le cadre de cette maison de plaisirs, d’une méthode de contraception.
Par ailleurs, depuis plusieurs millénaires, les anciens égyptiens utilisaient déjà des préservatifs fabriqués avec des intestins ou vessie d’animaux.
Durant l’antiquité et selon des papyrus médicaux, on pouvait avoir recours à des graines de sorgho et d’autres plantes réputées contraceptives. Quelles propriétés les Égyptiens pouvaient-ils donc attribués au sorgho ???
Beaucoup plus tardivement des chimistes ont mis en évidence dans ces graines la présence de dhurrine, une molécule contenant du cyanure d’hydrogène (glucoside cyanogène) pouvant entraver le développement de l’embryon.